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Algérie : des jihadistes attaquent un site gazier à la roquette

Des jihadistes armés ont attaqué à la roquette un site gazier exploité par des firmes algérienne et étrangères près de la région d'In Salah dans le sud de l'Algérie. Selon des employés du site, personne n'a été blessé ou tué.

Trois ans après la sanglante prise d'otages d'In Amenas, dans le sud-est de l'Algérie, un autre site gazier a été pris pour cible par les jihadistes. "Vers 6 h, un groupe terroriste a attaqué à la roquette le site gazier à Krechba [exploité conjointement par le groupe algérien Sonatrach, le britannique BP et le norvégien Statoil]", a déclaré l'un des employés du site, sous le couvert de l'anonymat.

Le site visé, qui comprend deux bases de vie et un centre de production dans le sud de l'Algérie, est protégé par une clôture de sécurité le long de laquelle des militaires sont postés en permanence, selon la même source.

L'armée est aussitôt intervenue pour empêcher une éventuelle intrusion des auteurs de l'attaque à l'intérieur du site, situé à quelque 1 300 km au sud d'Alger, a-t-il précisé.

Le groupe pétrolier Sonatrach a rapidement mis en place une cellule de crise à Hassi Messaoud (900 km au sud d'Alger), après cette attaque, précisant dans un communiqué que ses trois employés étaient 'sains et saufs'.

Dans un communiqué, la compagnie Statoil a elle aussi évoqué des "projectiles tirés de loin", en affirmant que ses trois employés étaient "sains et saufs". Elle a ajouté qu'elle n'avait reçu aucune information sur d'éventuelles victimes et qu'elle avait mis en place une "cellule d'urgence" en Norvège et en Algérie. De son côté, BP a indiqué dans un communiqué avoir été informé d'une attaque à la roquette qui n'a pas fait de victime. "Notre première priorité est la sécurité de notre personnel (...) Nous sommes en contact avec nos partenaires et nous cherchons à assurer la sécurité des personnes" sur place, a dit BP en faisant état de la suspension des travaux sur le site par mesure de précaution.

Une "dégradation inédite" de la situation sécuritaire

Cette attaque intervient trois ans après celle contre le complexe gazier d'In Amenas, également dans le sud algérien. En janvier 2013, un groupe de 32 islamistes, venus du Mali, avaient retenu en otage des centaines d'employés du complexe gazier de Tiguentourine, à 40 km d'In Amenas. L'assaut des forces spéciales est lancé trois jours plus tard. Au total, 40 employés de dix nationalités seront tués ainsi que 29 assaillants.

>> À lire sur France 24, le témoignage d'un reporter de France 24 de retour d'In Amenas

Les "Signataires par le sang", une organisation islamiste proche d'Al-Qaïda, ont revendiqué l'attaque d'In Amenas, organisée selon le groupe en représailles à l'intervention française au Mali.

Le patron de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah a appelé le 13 mars, lors d'une visite dans le sud algérien, à une vigilance accrue face à la "dégradation inédite" de la situation sécuritaire dans la région, où la Libye et la Tunisie voisine sont confrontées à des troubles liées à la mouvance jihadiste.

Avec AFP

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