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Cinq États votent ce mardi dans le cadre des primaires américaines. Les scrutins de Floride et de l'Ohio pourraient être décisifs dans la course à l'investiture du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle du 8 novembre.

Avec cinq États américains dans la balance, le vote de ce mardi 15 mars pourrait donner aux candidats à la course à l'investiture en vue de la présidentielle une idée plus précise du chemin qu'il leur reste à parcourir. En Floride, en Illinois, au Missouri, en Caroline du Nord et dans l'Ohio, républicains et démocrates sont appelés à choisir leur favori. Au terme de ce scrutin, plus de la moitié des délégués participant au vote final pour chaque parti auront été choisis.

La journée est particulièrement cruciale pour Donal Trump. Le milliardaire, qui brigue l'investiture du parti républicain, va tester la fidélité de ses partisans, et tenter de remporter l'Ohio et la Floride, deux grands fournisseurs de délégués en vue de la convention d'investiture cet été. Ce sont surtout deux États où l'ensemble des délégués seront attribués côté républicain au candidat arrivé en tête, parmi les six en lice – au lieu d'une proportionnelle comme chez les démocrates.

Rubio joue son va-tout en Floride

En Floride, le vainqueur empochera 99 délégués d'un coup, alors que 1 237 seront requis pour décrocher l'investiture républicaine. Donald Trump fait figure de favori dans cet État, avec 15 à 20 points d'avance sur l'enfant du pays, Marco Rubio. Celui-ci pourrait se retirer en cas de défaite. Mais dans une saison où les sondages ont connu des ratés, ses équipes démoralisées prient pour un sursaut des républicains consternés par le langage et les manières du milliardaire.

"Nous avons le choix entre l'optimisme et la peur", martèle le sénateur de Floride, dont les origines cubaines sont pourtant un avantage dans cet État à forte population d'origine hispanique. "Nous ne gagnerons pas si nous laissons le Parti républicain devenir le parti de la colère", renchérit-il.

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Dans l'Ohio, le sort de Trump est plus incertain. Le gouverneur John Kasich se bat pour y engranger sa première victoire, auquel cas il a averti qu'il irait jusqu'à la convention d'investiture, en juillet. "Nous ne sommes pas censés nous déchirer et échanger des coups de poing dans des meetings, ce n'est pas l'Amérique", a déclaré M. Kasich, en référence aux récents débordements lors d'un rassemblement en faveur de Donald Trump à Chicago.

Signe que cet État du Midwest est crucial pour lui, le milliardaire a annulé un meeting lundi en Floride pour se concentrer sur l'Ohio. "Ohio, je t'aime. Tu peux faire la différence !", a déclaré Donald Trump lors d'un meeting lundi soir à l'aéroport de Youngstown.

Fait extraordinaire dans cette campagne où les républicains anti-Trump ont tardé à s'organiser, Marco Rubio a implicitement appelé ses partisans à voter Kasich dans l'Ohio afin de faire barrage à Donald Trump.

Sanders en vue dans la "Rust Belt"

Côté démocrate aussi, Trump est dans le viseur des deux aspirants candidats. "L'amour l'emporte sur la haine", répètent Hillary Clinton et Bernie Sanders.

Avant le vote, Hillary Clinton a engrangé une avance confortable avec environ 770 délégués, contre environ 550 pour Bernie Sanders. La barre à atteindre est de 2 383.

Le second "Super Tuesday" devrait être moins décisif pour les démocrates en cas de résultats serrés. Et les sondages donnent des résultats partagés : Hillary Clinton est favorite en Floride et en Caroline du Nord, mais dans les États plus industriels du Midwest, Bernie Sanders est très compétitif.

C'est dans cette région, où le poids électoral des minorités est moindre que dans le Sud historique, qu'il a battu l'ex-secrétaire d'État plusieurs fois. Les deux courtisent les cols bleus, Bernie Sanders critiquant sans relâche le libéralisme d'Hillary Clinton, qui fut favorable à des accords de libre-échange, avec le Mexique et le Canada, promulgués par son mari.

D'ici le mois de juin, encore une vingtaine d'États doivent voter en vue des conventions républicaine et démocrate, qui désigneront cet été les candidats officiels des partis.

Avec AFP