Le champion de go sud-coréen, Lee Sedol, a perdu la dernière partie de sa rencontre contre AlphaGo, la machine développée par une filiale de Google. L'algorithme a dominé l'homme sur le score sans appel de 4 à 1.
À l'issue d'un combat de plus de cinq heures, Lee Sedol est resté assis à la table de go, la tête entre les mains. Le champion sud-coréen, présenté comme l'ultime rempart de l'humanité contre la machine, a perdu la dernière partie contre AlphaGo, l'algorithme développé par une filiale britannique d'Alphabet (ex-Google), mardi 15 mars.
L'ordinateur a réussi le tour de force de battre l'un des meilleurs joueurs au monde de go - il a 18 titres internationaux - sur le score sans appel de 4 à 1. "Je reste sans voix, c'était une expérience de jeu extraordinaire", s'est félicité Demis Hassabis, le PDG de DeepMind, la société à l'origine de l'algorithme triomphant.
Lee Sedol mécontent
Le champion sud-coréen s'est, de son côté, montré déçu. Le champion de 33 ans assure qu'AlphaGo "est toujours à un niveau qui peut permettre à un humain de gagner et c'est pour cela que je suis mécontent de ma prestation".
Cette rencontre a été qualifiée de "match du siècle" en Corée du Sud, où le jeu de go est considéré comme un élément culturel très important. Des millions de personnes y ont suivi les retransmissions en direct.
Progrès de l'apprentissage profond
Mais au-delà de l'impact sportif, ce défi technologique avait une portée scientifique mondiale. Le jeu de go, de part le nombre très élevé de possibilités à chaque coup, était considéré comme une discipline où la puissance brute de calcul de la machine n'était pas suffisante pour vaincre la créativité et l'intuition humaine.
Les équipes de DeepMind ont démontré que les progrès de la technologie d'apprentissage profond (deep learning ou la capacité pour un algorithme de s'améliorer) ont fait un bond important. AlphaGo a su jouer davantage comme un être humain et s'est adapté à son adversaire, tout en conservant les qualités propres d'une machine.
Avec Reuters