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Washington demande la grâce des deux journalistes condamnées

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, demande à la Corée du Nord de gracier et d'expulser les deux journalistes américaines condamnées à douze ans de travaux forcés pour être entrées "illégalement" dans le pays.

AFP - Les Etats-Unis espéraient lundi que la Corée du Nord se montrerait clémente envers les deux journalistes américaines condamnées par Pyongyang à 12 ans de travaux forcés, refusant que ces dernières puissent faire l'objet d'un quelconque marchandage.

Parallèlement, Washington assurait vouloir poursuivre les discussions à l'ONU sur un renforcement des sanctions à la suite du récent essai nucléaire nord-coréen.

"Nous pensons que l'emprisonnement, le procès et la condamnation (des deux journalistes) devraient être envisagés d'un point de vue humanitaire. Nous espérons que les Nord-Coréens vont les gracier et les expulser", a déclaré à la presse la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

L'Américano-Coréenne Euna Lee et la Sino-Américaine Laura Ling, qui travaillent pour la chaîne de télévision californienne Current TV, avaient été arrêtées le 17 mars pour avoir, selon Pyongyang, commis des "actes hostiles" et pénétré illégalement sur le territoire nord-coréen.

Les deux jeunes femmes sont mariées et Mme Lee est mère d'une fillette de 4 ans.

Quelques heures après l'annonce de leur condamnation à 12 ans de "rééducation par le travail", le président américain Barack Obama s'est dit "profondément inquiet". "Nous avons actionné tous les canaux possibles pour obtenir leur libération", a indiqué Bill Burton, porte-parole de la Maison Blanche.

Le département d'Etat n'avait pas exclu la semaine dernière une mission de l'ex vice-président américain Al Gore, actuellement président de la chaîne Current TV, pour tenter d'obtenir la remise en liberté des deux journalistes.

Le gouverneur du Nouveau-Mexique (sud-ouest), Bill Richardson, ancien ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies et qui a déjà mené des négociations avec la Corée du Nord, a indiqué avoir été contacté par l'administration Obama dans cette affaire et s'être entretenu avec les familles des deux journalistes.

La Maison Blanche a aussi dit espérer que la Corée du Nord ne se servirait pas des deux journalistes comme monnaie d'échange dans d'autres tractations comme celles sur le programme nucléaire nord-coréen.

"Leur détention n'est pas quelque chose que nous avons lié à d'autres questions et nous espérons que les Nord-Coréens ne le feront pas non plus", a déclaré le porte-parole du président Obama, Robert Gibbs.

"Je crois que cette question est d'ordre humanitaire, que ces femmes sont innocentes et qu'il faut les relâcher. L'administration s'emploie à ce que cela soit le cas", a-t-il ajouté.

Faisant allusion aux négociations au Conseil de sécurité de l'ONU en réponse à l'essai nucléaire nord-coréen du 25 mai, M. Gibbs a estimé que "notre attention se porte en priorité sur les mesures internationales qui peuvent être prises et sur lesquelles nous travaillons".

Selon le New York Times, les Etats-Unis étudient le moyen d'interdire, avec peut-être l'aide de la Chine, des cargaisons par bateau ou par avion à destination de la Corée du Nord et soupçonnées de transporter des armements ou technologies nucléaires.

Selon le quotidien, Mme Clinton a évoqué la possibilité d'appliquer ces restrictions dans des ports et aérodromes de pays comme la Chine ou en pleine mer.

Mme Clinton a également indiqué dimanche à la télévision que les Etats-Unis "étudiaient" la possibilité de replacer la Corée du Nord sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, un geste que réclame le Japon.