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"Et à la fin, c'est Orban qui gagne"

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 7 mars, le sommet entre l’UE et la Turquie sur la crise migratoire, la remise de la Légion d’honneur au ministre de l’Intérieur saoudien, et la disparition de Nancy Reagan.

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On commence cette revue de presse internationale avec la rencontre aujourd’hui à Bruxelles entre l'Union européenne et la Turquie pour évoquer le dossier des migrants.
Le Soir annonce un sommet «historique», à l’issue duquel l’UE devrait décider officiellement la fermeture de la route des Balkans, principale voie d’accès des migrants vers le nord de l’Europe. En contrepartie, l’UE devrait aider la Grèce à gérer les dizaines de milliers de réfugiés bloqués à ses frontières. «Et à la fin, on donna raison à Orban», réagit le journal belge, qui rappelle que le Premier ministre hongrois défendait déjà en septembre dernier, l’idée «qu’il fallait par tous les moyens colmater les frontières extérieures grecques»: «il est terrible de constater que l’Europe a fini par se ranger du côté de ceux qui parlaient de gestion (des réfugiés) sans grande morale», regrette Le Soir, qui dit espérer que les 28 pays membres de l’UE ne «sacrifieront pas définitivement les valeurs européennes» dans ce dossier. Viktor Orban, dont le nom revient dans l’édito du Independent rappelant que le dirigeant hongrois a aussi fait savoir que son pays n’accueillera pas un seul migrant de plus, qu’il s’agisse de réfugiés ou non. Mettant en doute la capacité de l’Europe à résoudre par la rédaction d’un simple accord un problème aussi épineux, le quotidien britannique s’inquiète aussi de façon dont cet accord va approfondir «la relation inconfortable» de l’UE avec «le régime de plus en plus tyrannique» de Recep Tayip Erdogan.
Le président turc dont The Independent rappelle que le gouvernement vient de mettre la main sur le grand journal populaire Zaman. Une mise sous tutelle dans laquelle le quotidien dit voir le signe de la témérité croissante du pouvoir. Zaman nouvelle version demande une aide accrue en faveur de la Turquie pour faire face à l’afflux des migrants. Sa version anglophone rappelle que la Turquie accueille déjà 2 millions de Syriens sur son sol, et explique que UE se tourne vers elle pour «alléger son propre fardeau», assurant que ses 28 membres sont prêts, en échange, à «accélérer» son processus d’adhésion et à faciliter les demandes de visas pour ses ressortissants. Un échange de bons procédés, qui ne convainc pas le dessinateur jordanien Emad Hajjaj, habitué du journal Alghad. Il a choisi de montrer un réfugié syrien sur le point d’être égorgé, d’abord par le sabre de l’organisation Etat islamique, puis par les missiles du régime de Bachar al-Assad, enfin par les frontières de l’UE.
Indignation, également, de la presse anglo-saxonne, après la remise, vendredi, par François Hollande, de la Légion d'honneur à Mohammed ben Nayef, le prince héritier et ministre de l'Intérieur de l’Arabie Saoudite. D’après The Guardian, l'information n'a pas émané de l'Élysée, mais de l’agence de presse saoudienne SPA, qui a annoncé que le prince héritier avait été distingué pour sa lutte «contre le terrorisme et l’extrémisme». Une info confirmée hier, seulement, par la présidence française, qui a expliqué que la remise de cette distinction, l'une des plus importantes de la République, avait eu lieu «au titre de personnalité étrangère, une pratique protocolaire courante». Le journal rapporte que cette décoration a suscité des critiques en France, où des opposants à la peine de mort ont rappelé que l’Arabie saoudite avait procédé, hier, à sa 70ème exécution depuis le début de l’année. Il y a tout juste trois mois, la France avait pourtant été l’une des plus promptes à dénoncer les exécutions de 47 personnes, dont le cheikh chiite al Nimr au début du mois de janvier par le royaume saoudien, rappelle cette fois The Independent.
On termine avec la disparition, hier, de Nancy Reagan, à l’âge de 94 ans. L’ancienne First Lady fait la Une des pages nationales du New York Times, qui la montre aux côtés de son époux, Ronald Reagan. Décrite comme une personnalité «influente et protectrice», Nancy Reagan était devenue, après la mort de l’ancien président, «la gardienne féroce» de son héritage politique et de son image. 94 ans d’existence retracés par le site Vox, qui semble hésiter entre scepticisme et admiration face à une femme dont le principal but dans la vie a été d’être la meilleure épouse possible.
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