Mohammed Nayef, le prince héritier d'Arabie saoudite, a été décoré de la Légion d’honneur par François Hollande vendredi, suscitant de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, en raison de la situation des droits de l’Homme dans le pays.
La visite, inscrite à l’agenda de François Hollande, devait rester discrète. L’Élysée n’avait d’ailleurs pas communiqué sur l’événement. Et pour cause, le chef de l’État a décoré de la Légion d’honneur vendredi 5 mars le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, également ministre de l'Intérieur,
Cette décoration a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux en raison de la situation des droits de l’Homme dans le pays. Plusieurs internautes ont notamment dénoncé le manque de respect des droits des femmes saoudiennes alors que François Hollande a accordé une interview au magazine féminin "Elle" dans lequel il assure être "féministe".
Depuis le début de l'année, le régime saoudien a procédé à 70 exécutions, la dernière ayant eu lieu ce dimanche avec la décapitation d'un Saoudien condamné à mort pour meurtre. Il avait été reconnu coupable du meurtre d'un compatriote, tué à coups de pierres sur la tête à la suite d'un différend, a indiqué le ministère de l'Intérieur, précisant dans un communiqué que l'exécution a eu lieu à Jeddah (ouest).
Le prince héritier a reçu cette décoration "au titre de personnalité étrangère, une pratique protocolaire courante", a souligné l'entourage de François Hollande. Le président de la République avait lui-même été "décoré de l'ordre suprême du Royaume" lors de l'une de ses visites en Arabie saoudite, a-t-on rappelé de même source.
Contrats d’armement
La France entretient des relations très suivies avec l'Arabie saoudite, allié important en Syrie dans la lutte contre l'organisation de l'État islamique et avec lequel la France a conclu d'importants contrats d'armement.
Le 2 janvier, 47 personnes avaient été mises à mort en une seule journée pour "terrorisme" dans le royaume, notamment le dignitaire et opposant chiite saoudien Nimr al-Nimr, dont l'exécution a provoqué une crise diplomatique entre Riyad et Téhéran.
En 2015, 153 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels, un niveau inégalé depuis 20 ans dans ce royaume ultra-conservateur régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique.
Les autorités invoquent la dissuasion pour justifier la peine de mort dans des affaires de terrorisme, de meurtre, viol, vol à main armée et trafic de drogue.
Avec AFP