La Fédération internationale de football (Fifa) estime que l'enquête qu'elle a menée sur l'obtention par l'Allemagne de la Coupe du monde 2006 a été "entravée", notamment en raison du refus de coopérer de plusieurs "témoins clés".
La Fifa a déploré, vendredi 4 mars, que l'enquête qu'elle mène actuellement sur la façon dont l'Allemagne a obtenu l'organisation du Mondial-2006 ait été "entravée" par le refus de coopérer de plusieurs "témoins clé". Une accusation formulée par voie de communiqué, alors que l'affaire a récemment refait surface dans les médias.
La Fifa réagissait notamment à la publication vendredi du rapport du cabinet d'avocats Freshfields, mandaté par la Fédération allemande (DFB). Selon ce rapport, un achat de voix par l'Allemagne ne peut être exclu même si aucune preuve n'a été trouvée.
Pas de preuve selon le rapport de Freshfields
"Nous n'avons pas trouvé de preuve d'achat de votes mais nous ne pouvons l'exclure", a expliqué lors de la présentation de son rapport à Francfort ce cabinet engagé pour enquêter sur un versement opaque de 6,7 millions d'euros.
"Mais nous avons pu constater un possible changement du comportement dans le vote et qui a pu concerner des représentants asiatiques du comité exécutif de la Fifa", a relevé le représentant du cabinet d'avocat, Christian Duve, devant la presse.
Un président démissionnaire
L'hebdomadaire Der Spiegel avait jeté le pavé dans la mare fin octobre en avançant que l'Allemagne aurait utilisé un fonds secret de 10 millions de Francs suisses (6,7 millions d'euros) pour acheter des voix et obtenir l'organisation du Mondial-2006.
Ce fonds aurait été alimenté, à la demande de l'idole du foot allemand Franz Beckenbauer, par l'ancien patron d'Adidas, le défunt Robert Louis-Dreyfus, peu avant l'été 2000, période à laquelle s'est faite l'attribution de la Coupe du Monde à l'Allemagne, d'une courte marge (12 voix contre 11), aux dépens de l'Afrique du Sud.
Des accusations rejetées en bloc par la Fédération, qui n'est toutefois pas sortie indemne de cette tempête. Les perquisitions menées quelques semaines plus tard par la police allemande au siège de l'instance et aux domiciles de plusieurs de ses dirigeants avaient notamment poussé son président de l'époque, Wolfgang Niersbach, à la démission.
Avec AFP