
Un drone est passé à cinq mètres d'un Airbus A320 qui s'apprêtait à atterrir, le 19 février dernier, à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a qualifié l'incident de "grave".
Chronique d'une catastrophe évitée... de justesse. Un Airbus A320 d'Air France reliant Barcelone à Paris a frôlé un drone le 19 février dernier alors qu'il s'apprêtait à atterrir à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, a rapporté le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA). L'incident a été qualifié de "grave".
Lors de l'approche et alors que l'appareil se trouvait à une altitude de 5 500 pieds (environ 1 600 mètres), "le copilote [a aperçu] un drone dans ses 11 h", c'est-à-dire arrivant sur la gauche de l'appareil, a indiqué le BEA, dont l'enquête est toujours en cours.
Face au danger, le copilote a dû "déconnect[er] le pilote automatique et effectu[er] une ressource souple [manœuvre d'évitement, NDLR] tout en informant le commandant de bord de la présence du drone", a ajouté le BEA.
Le commandant de bord, qui a pu observer le drone, a estimé qu’il était passé à 5 mètres en dessous de l’aile gauche. Pour l'heure, impossible de savoir qui pilotait le drone, ni quelle était sa taille.
"Le drone aurait pu être ingéré par le moteur"
L'équipage a immédiatement informé le contrôle aérien et repris l'approche. Reste que la gravité de l’incident ne peut être niée. "C’est une infraction pure et dure", a expliqué de son côté Éric Héraut, responsable presse de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). "L’espace aérien est strictement réglementé. Un drone n’a absolument pas le droit de survoler les agglomérations, les aéroports ou les zones sensibles (centrales nucléaires…)"
S’il y avait eu collision, les choses auraient pu mal tourner. "En cas de choc frontal, le drone aurait pu endommager le pare-brise du cockpit, ou être ingéré par le moteur, placé sous l’aile. On retrouve le même genre de crainte de collision avec les oiseaux qui peuvent se percuter à l’appareil. En tous les cas, si un choc avait eu lieu, une procédure d’atterrissage d’urgence aurait été enclenchée", a ajouté la DGAC qui a déclaré qu'elle n'avait aucune information supplémentaire concernant l'enquête menée par le BEA.
Le Bureau d'enquêtes et d'analyses n’a fourni aucune précision sur le nombre de personnes à bord de l’A320 – qui peut transporter jusqu’à 160 passagers.
Avec AFP