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À la rencontre des migrants à la frontière gréco-macédonienne

La Macédoine a brièvement rouvert sa frontière avec la Grèce et laissé entrer sur son territoire plus de 300 réfugiés syriens et irakiens. Du côté grec, 10 000 migrants restent bloqués. Une équipe de France 24 s'est rendue sur place.

Plus de 300 réfugiés syriens et irakiens ont pénétré en Macédoine mercredi 3 mars. Il s'agit des premiers groupes de migrants autorisés à traverser cette frontière, principale route des Balkans à destination des pays de l'Europe du Nord, depuis lundi après-midi lorsque des incidents ont éclaté entre des réfugiés et des policiers macédoniens.

Côté grec, 10 000 autres migrants sont massés, attendant de pouvoir passer. Une équipe de France 24 présente près du camp d’Idomeni, le dernier village grec dans le nord, près de la frontière avec la Macédoine, est allé à leur rencontre.

"Depuis ce matin, nous voyons des centaines de migrants marcher à travers ce camp, juste à côté de la route principale", raconte la journaliste Aurore Dupuis. "Il y a beaucoup de familles, des femmes, des enfants et des vieillards. Ils marchent depuis des heures. Ils disent qu’ils sont à bout de nerfs et qu’ils n’en peuvent plus". Tous les jours, précise-t-elle, plus de 1 000 personnes arrivent dans ce camp.

"On a beaucoup souffert. On a traversé des mers, des rivières. On a marché pendant au moins 10 jours. Qu’est ce qu’on peut faire ?", s'interroge l’un de ces migrants, visiblement à bout. "Apparemment il y a des camps là-bas pour nous, mais je ne sais pas ce qu’il nous attend. On va sûrement attendre à la frontière pendant cinq à dix jours".

Le Haut commissariat aux réfugiés tire la sonnette d'alarme

En raison des restrictions imposées initialement par l'Autriche, suivie par d'autres pays européens et des Balkans de l'Ouest concernant le nombre de migrants autorisés à entrer sur leur territoire, des milliers de migrants et réfugiés se retrouvent bloqués côté grec depuis le week-end. Selon le maire d'Idomeni, village-frontière grec, près de 7 000 migrants et réfugiés, séjournent dans les deux camps d'accueil, tandis que 3 000 campent dans les champs.

Devant cette situation, intenable pour la Grèce et qui pourrait causer une crise humanitaire, selon le Haut-commissariat des réfugiés (HCR), l'Union européenne devait proposer mercredi d'allouer une partie de son aide humanitaire aux pays membres confrontés à des arrivées massives de migrants.

La Grèce estime avoir besoin de près de 500 millions d'euros pour organiser l'accueil de 100 000 réfugiés et gérer la situation à sa frontière avec la Macédoine.