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Sécurité, football, affaires… l’Euro-2016 débute dans 100 jours

À 100 jours du début de l’Euro-2016, de nombreuses questions restent en suspens autour de la compétition. Sécurité, politique, sport… les enjeux sont multiples. Tour d’horizon.

À 100 jours tout juste du coup d’envoi de l’Euro-2016, organisé en France du 10 juin au 10 juillet, les enjeux sont multiples pour les autorités françaises. Au premier rang des préoccupations, la sécurité. Les attentats qui ont endeuillé la France en janvier et surtout novembre 2015 ont fait du tournoi un événement à hauts risques, où la protection des délégations sportives et des supporters impliquera un dispositif policier de grande envergure.

Un défi de taille, d’autant que les organisateurs et les services de l’État n'ont commencé à plancher sur l'Euro et la nouvelle donne sécuritaire qu'après la COP21, qui s’est conclue le 11 décembre 2015.

"Tout le sens de la coopération entre l'État et l'organisateur en matière de sécurité, c'est l'efficacité de l'interface, explique Jacques Lambert, président de la société d'organisation de l'Euro-2016. Et notamment sur les stades, le moment où l'on franchit le périmètre avec d'un côté les forces de sécurité de l'État, de l'autre celles de l'organisateur. C'est là que se joue l'essentiel de l'efficacité du dispositif".

Le ministère de l'Intérieur devra notamment trouver le point d'équilibre en informant le grand public des mesures mises en place pour le rassurer, sans pour autant toutes les dévoiler, afin d'éviter de donner des informations clés à d'éventuels terroristes. La protection des fans-zones, ces espaces réservés aux supporters pour suivre les rencontres sur écrans géants, sera aussi cruciale.

Les Bleus dans l’incertitude…

En matière de football, l’Euro-2016 pose également de nombreuses questions, à près de trois mois de l’entrée en lice des 24 sélections. Chez les Bleus, hôtes de la compétition, l’affaire Benzema n’en finit plus de hanter les esprits. L'équipe de France jouera-t-elle sans l’attaquant du Real Madrid ? Après l'assouplissement de son contrôle judiciaire dans l'affaire du chantage à la sex-tape exercé sur Mathieu Valbuena – "un premier pas" selon le sélectionneur Didier Deschamps – c'est au président de la Fédération française, Noël Le Graët, de se prononcer sur l'éventuelle éligibilité de l'avant-centre madrilène.

Benzema ne pourra de toute façon pas revenir pour les deux matches amicaux de mars (le 25 contre les Pays-Bas et le 29 contre la Russie) car il est blessé et pourrait être indisponible jusqu'à trois semaines.

Mais les Bleus ne sont pas seuls dans l’œil du cyclone : d'autres sélections de premier plan connaissent doutes et blessures, avec l'incertitude d'une remise en forme à temps. L'Angleterre figure en bonne position sur cette liste, avec le possible forfait de son capitaine et leader d'attaque, Wayne Rooney, indisponible au moins jusqu'à la mi-avril en raison d’une blessure au genou.

… tout comme les autres favoris

L’Allemagne n’est pas en reste, puisque le patron de la défense de la Mannschaft, Jérôme Boateng, devrait également être écarté des terrains au moins jusqu’à la fin avril en raison de problèmes aux adducteurs. Surtout, depuis la retraite internationale de Miroslav Klose, les champions du monde ont un véritable problème d'avant-centre. Joachim Löw a rappelé Mario Gomez, peu convaincant, et a alterné avec des joueurs offensifs aux profils de "faux 9", comme Thomas Müller et Mario Götze.

L’Espagne se présente avec un souci similaire : Diego Costa ne s'est jamais vraiment imposé à la pointe de la Roja, pas plus que les anciens (Soldado, Negredo) ou les jeunes pousses (Alcacer, Morata). Une faiblesse que le sélectionneur Vicente Del Bosque devra contourner avant la mi-juin.

Du côté de l’Italie, l’équation est également compliquée. Mario Balotelli, un des hommes marquants de l'Euro-2012 - doublé décisif contre l'Allemagne en demi-finale - a disparu des radars, au profit des méconnus Graziano Pellè, Simone Zaza et surtout Eder, actuel meilleur buteur italien en Serie A avec 12 réalisations... Le sélectionneur de la Squadra Azzura, Antonio Conte, aura toutefois la possibilité de peaufiner ses réglages lors d'une séquence d’amicaux très relevée fin mars, avec l'Espagne et l'Allemagne au menu.

Enfin, la Belgique, numéro un au classement Fifa, a tout de l’outsider parfait. Un statut mérité au regard de sa campagne de qualifications (sept victoires, deux nuls et une défaite en 10 rencontres), mais mis à mal par la méforme de son fer de lance Eden Hazard. Le milieu offensif de Chelsea n’est plus que l’ombre de lui-même depuis le début de la saison (3 buts et 6 passes décisives avec Chelsea en 34 rencontres) et, s’il ne retrouve pas son meilleur niveau, les Diables Rouges pourraient bien aller au devant d’une terrible désillusion.

Avec AFP