Ce lundi, les journaux, presque sans exception s’intéressent à la colère qui monte contre le projet de loi de réforme du travail. Egalement à la Une de la presse, la première défaite de l'année en championnat pour le PSG.
"Le thermomètre social vire au rouge", titre l’Humanité pour qui quelque chose "se réveille indéniablement". Preuve en est la pétition contre la loi, qui a déjà recueilli plus de 750 000 signatures. Et puis une mobilisation, toujours sur Internet pour un appel à manifester le 9 mars.
Voilà qui fait dire à Libération qu’il s’agit tout d’abord d’une "colère numérique". Une colère qui semble prendre tout le monde de court. Les syndicats, qui n’ont pas encore organisé leur riposte, se retrouvent jeudi.
La présentation du projet de loi en Conseil des ministres pourrait être repoussée d’une semaine ou deux. C’est ce que croit savoir Les Echos. L’exécutif réfléchirait à une pause, nous dit le journal économique. Le temps d’approfondir la concertation avec les syndicats, et en particulier avec le syndicat réformiste, la CFDT. Le gouvernement craint en effet une mobilisation d’ampleur. Il redoute un effet comme celui qu’avait connu Alain Juppé en 1995 ou Dominique de Villepin, sur le CPE, en 2006.
Il faut dire que l’exécutif doit également calmer la défiance dans son propre camp.
"Déjà fragilisé par le débat sur la déchéance de nationalité, le couple Hollande-Valls connaît de nouvelles tensions au sein de sa majorité", nous dit Le Figaro, qui parle même d’une "marée qui gagne toutes les chapelles socialistes", de la gauche de la gauche aux réformateurs. Même au sein du gouvernement, "les esprits s’échauffent", poursuit le journal de droite.
Avec en trame de fond l’élection présidentielle. Après Martine Aubry, ils sont de plus en plus nombreux à gauche à souhaiter une primaire, même si François Hollande est candidat. L’ex-secrétaire du parti socialiste va même plus loin désormais. Elle appelle ses proches à sortir de la direction du PS. Voilà qui fait dire à Guillaume Tabard : "Entre Hollande et la gauche, c’est la lutte finale".