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En visite en Tunisie, Alain Juppé tente de séduire les électeurs binationaux

Quelques semaines après un déplacement en Algérie, Alain Juppé, candidat aux primaires de la droite pour la présidentielle de 2017, a poursuivi sa campagne auprès des binationaux lors d'une visite de deux jours en Tunisie.

Après un voyage en Algérie au début du mois, Alain Juppé poursuit son opération séduction au Maghreb. Il a entamé dimanche une visite de deux jours en Tunisie, qui doit s’achever lundi 29 février après un entretien avec le président Béji Caïd Essebsi et une conférence à l’Institut des Hautes Études de Commerce de Carthage. 

Reçu en début d'après-midi au palais de Carthage, le candidat à la primaire du parti Les Républicains pour la présidentielle de 2017 a endossé son costume de présidentiable, réaffirmant, après sa rencontre avec le président tunisien, le soutien permanent de la France à la Tunisie. Il a par ailleur déclaré que "beaucoup de chemin a été parcouru en Tunisie sur la voie de la démocratie".

La veille déjà, Alain Juppé avait insisté, face à un public majoritairement constitué de Franco-tunisiens, sur les liens "très étroits" entre la France et les "pays de la rive sud de la Méditerrannée". 

Les binationaux : "Une passerelle" entre la France et la Tunisie

Un discours d'unité pour séduire les voix des Français installés en Tunisie et des binationaux. Si la communauté française de Tunisie est estimée à environ 30 000 personnes – dont 66 % de binationaux et un peu plus de moitié seulement inscrits sur les listes électorales - son périple tunisien ne manquera pas en effet de susciter l'intérêt des 420 000 Franco-Tunisiens résidant en France aujourd’hui, selon les chiffres de l’ambassade de France.

Le candidat républicain était d’ailleurs très attendu à Tunis. C’est une salle comble de  Franco-Tunisiens, réunis à Gammarth, dans la banlieue chic de Tunis, qui a accueilli l’ancien Premier ministre dimanche après-midi, a tweeté Jihane Bergaoui, correspondante de RFI à Tunis. 

A #gammarth, salle comble pour Alain Juppé venu à la chasse aux voix des Français en Tunisie pic.twitter.com/G13KaOh9Pb

— Jihane (@Jihane_Brg) 28 février 2016

De la lutte antiterroriste au code du travail, Alain Juppé a balayé les sujets d'actualité. Et avant de brosser les grandes lignes de son programme, il n’a pas manqué de s’attarder sur la question de la déchéance de nationalité, une mesure qu'il avait déjà dénoncée comme étant un "coup politique", "inutile" qui plus est. 

Comme à Alger, il a critiqué la réforme proposée par le gouvernement français après les attentats de Paris et qui est soutenue par une partie de la droite. "Je sais que les binationaux se sont sentis - à tort selon moi - particulièrement visés", a remarqué Alain Juppé. Il a souligné que les binationaux étaient "une passerelle entre nos deux pays et doivent le rester". "Oui, la France est riche de sa diversité", a-t-il enchaîné.

Admiratif du chemin parcouru

Comme l'avait déjà fait son concurrent Nicolas Sarkozy avant lui, Alain Juppé s'est également dit "admiratif" du chemin parcouru par la Tunisie depuis sa révolution de 2011. Cinq ans après la chute de la dictature de Zine el Abidine Ben Ali à la suite d'une révolte populaire, il a souligné que la Tunisie "est le seul pays qui a su poursuivre sa route" après les printemps arabes.

Plus tôt dans la journée de dimanche, il a rendu hommage aux 22 personnes tuées en mars dernier dans un attentat au musée du Bardo revendiqué par le groupe État islamique (EI).

Avec AFP