
Face à l'indignation suscitée par le projet de loi El Kohmri, Manuel Valls a annoncé, lundi, le report d'une "quinzaine de jours" de la présentation du projet de loi sur le travail en Conseil des ministres, initialement prévue le 9 mars.
Le gouvernement sait qu’il marche sur des œufs. Face à la vague d’indignation suscitée par le projet de réforme du Code du travail, Manuel Valls a annoncé, lundi 29 février, le report d'une "quinzaine de jours" de sa présentation en Conseil des ministres.
"Il faut lever un certain nombre d'incompréhensions, il faut expliquer, répondre à toute une série de fausses informations qui sont données sur ce texte. Donc, nous allons nous donner quelques jours supplémentaires avant le passage en Conseil des ministres, une quinzaine de jours sans doute, ce qui ne change pas grand-chose par rapport au calendrier parlementaire initial qui était prévu", a déclaré le Premier ministre depuis le Salon de l'agriculture.
Le texte devait à l'origine être présenté le 9 mars en Conseil des ministres. "Le texte pourra être voté comme c'était prévu au mois de mai définitivement à l'Assemblée nationale" avant d'aller au Sénat, a précisé Manuel Valls qui a nié tout recul : "Le recul, ce serait abandonner le texte".
Pétition et appels à la grève
Le projet de loi – dit El Khomri, du nom de la ministre du Travail qui le défend – est très critiqué par l'ensemble des syndicats et une partie des élus socialistes. Plus de 750 000 personnes ont notamment signé une pétition en ligne, largement relayée sur les réseaux sociaux. À cette vague d’indignation massive, une tribune au vitriol publiée dans Le Monde et signée entre autres par Martine Aubry, a cristallisé la contestation.
La CGT a de son côté appelé à une "journée d'action" le 31 mars. Plusieurs centrales syndicales, qui doivent se réunir jeudi, seraient prêtes à suivre. Sur Facebook, une page appelle à une grève générale le 9 mars dans une soixantaine de villes, tout comme les organisations syndicales étudiantes et lycéennes. De quoi inquiéter le gouvernement.
Le Premier ministre a assuré qu'il recevrait "dans une semaine sans doute" l'ensemble des partenaires sociaux, syndicats et organisations patronales, ajoutant qu'il s'agirait ensuite de "pouvoir les réunir", avec les ministres Myriam El Khomri et Emmanuel Macron, "pour restituer le débat".
Avec AFP et Reuters