Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Gdansk (nord de la Pologne) leur soutien à l'ex-président Lech Walesa. Le fondateur de Solidarnosc est accusé de collaboration avec l'ancienne police secrète communiste par le parti au pouvoir.
Massés sur la place portant le nom du syndicat Solidarité à Gdansk, en Pologne, à proximité de l'entrée historique des chantiers navals, des manifestants ont chanté l'hymne national et longuement scandé le nom de Lech Walesa, fondateur de Solidarnosc et prix Nobel de la paix.
Plusieurs milliers de personnes, 15 000 selon la police, ont manifesté dimanche 28 février dans cette ville du nord de la Pologne leur soutien à l'ex-président polonais, accusé de collaboration avec l'ancienne police secrète communiste (SB).
Lech Walesa, 72 ans, est accusé par le parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, au pouvoir depuis octobre, d'avoir collaboré dans les années 1970 avec les services secrets communistes (SB).
Ces accusations ont été relancées avec la récente publication de documents découverts chez la veuve de l'ancien ministre de l'Intérieur communiste Czeslaw Kiszczak.
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Absent de la manifestation à Gdansk, Lech Walesa a réaffirmé devant la presse dimanche que "tout cela a été falsifié".
Les manifestants, parmi lesquels son épouse Danuta, se sont réunis autour d'un drapeau polonais géant et des trois croix immenses en béton, pointées vers le ciel en mémoire des ouvriers victimes de la répression communiste.
"Un héros"
Le rassemblement a été organisé par le Comité de défense de la démocratie (KOD), un mouvement civique né spontanément pour s'opposer aux mesures controversées du parti PiS au pouvoir.
"Nous nous sommes réunis pour l'homme qui a été, et qui reste pour nous un héros", a déclaré devant l'assistance un militant du KOD, Radomir Szumelda.
"Si Lech Walesa n'avait pas parlé aux communistes, il n'aurait rien obtenu, nous ne serions pas ici et Dieu sait quelle tournure les événements auraient pris", a déclaré sa femme Danuta sous les applaudissements.
"Je peux garantir qu'il n'a jamais fait de mal à personne, qu'il n'a jamais trahi ni vendu personne et qu'il n'a jamais accepté d'argent", a-t-elle ajouté.
"Ceux qui exercent le pouvoir en Pologne montrent chaque jour qu’ils ne sont pas des démocrates, mais des populistes", s'est indigné un manifestant au micro de France 24.
Samedi à Varsovie, plus de 15 000 personnes avaient déjà défilé à l'appel du KOD sous le mot d'ordre "Nous, le peuple", pour manifester leur solidarité avec Lech Walesa et "défendre la démocratie".
Depuis novembre, le KOD organise des manifestations de rue pour protester contre les mesures prises par les conservateurs visant le Tribunal constitutionnel, les médias publics et d'autres institutions démocratiques, mesures qui suscitent également l'inquiétude de l'Union européenne.
"La main-mise du parti sur les médias publics, le système de justice et la cour constitutionnelle en Pologne inquiète non seulement les Polonais libéraux mais aussi la Commission européenne", a commenté Gulliver Cragg, correspondant de France 24 en Pologne.
Avec AFP