
En à peine deux mois, plus de 110 000 migrants sont arrivés en Europe en traversant la Méditerranée. Plus de 400 personnes sont mortes ou ont été portées disparues en tentant de rejoindre les côtes européennes.
L'Organisation internationale pour les migrants (OIM) a annoncé, mardi 23 février, que plus de 110 000 migrants sont arrivés en Grèce et en Italie depuis le début de l'année. Cela représente une hausse sensible par rapport aux chiffres enregistrés en 2015 pour la même période.
"Nous avons atteint ce chiffre en deux mois", alors qu'en 2015 c'est seulement au début de l'été que la barre des 100 000 avait été dépassée, a souligné un porte-parole de l'organisation, Itayi Viriri, précisant que 102 547 migrants étaient passés par la Grèce et 7 507 par l'Italie. L’an dernier, ils étaient plus d’un million à avoir traversé la Méditerranée. Un périple qui n'est pas sans danger. Selon l’OIM, plus de 410 personnes sont mortes ou ont été portées disparues depuis janvier en tentant de rejoindre l’Europe.
D'après le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). 44 % de ceux qui sont entrés en Grèce cette année sont syriens, 29 % afghans, 17 % irakiens, 4 % iraniens et 3 % pakistanais. Le pourcentage restant sont des personnes venues d'autres pays, dont le Maroc et la Somalie. Les migrants qui débarquent sur les côtes italiennes proviennent en revanche pour la plupart d'Afrique (Nigeria, Gambie, Guinée, Sénégal, Maroc...).
L'inquiétude du HCR
Le HCR a par ailleurs publié mardi un sondage effectué parmi 400 Syriens et Afghans arrivés sur les îles grecques durant les deux dernières semaines de janvier. Selon ce sondage, 94 % des Syriens et 71 % des Afghans interrogés disent avoir fui le conflit et les violences dans leur pays.
Au cours d'une visite sur l'île grecque de Lesbos, principale porte d'entrée des migrants en Europe, le haut-commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, a par ailleurs estimé mardi que la "fermeture croissante" des passages aux migrants sur la route des Balkans risquait de créer un "chaos" en Europe et très probablement accroître les flux irréguliers".
Cette déclaration intervient alors que la police grecque a commencé mardi matin à transférer en car à Athènes des centaines de migrants afghans, bloqués à la frontière gréco-macédonienne après le refus de Skopje de les laisser entrer sur le territoire pour continuer leur périple vers l'Europe du Nord.
La Macédoine autorisait ces derniers mois l'accès aux Syriens, Irakiens et Afghans, mais dimanche elle a décidé d'interdire le passage aux Afghans en imputant la responsabilité de cette décision à ses pays voisins, la Serbie, la Croatie et la Slovénie.
Avec AFP et Reuters