Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a annoncé, jeudi, la plus forte augmentation des prix de l'essence depuis une vingtaine d'années. Une mesure très sensible dans ce pays pétrolier où le carburant est le moins cher du monde.
La crise plus forte qu'une règle vieille de 20 ans. Le Venezuela a annoncé, jeudi 17 février, une hausse spectaculaire du prix de l'essence à la pompe. Une première depuis le milieu des années 90. Une augmentation de 1 329 % pour l'essence "normale" et de 6 086 % pour le super 95 qui s'appliquera à partir du 19 février.
Malgré cette envolée des prix, le Venezuela demeure le pays où le carburant est le moins cher au monde. Le litre d'essence super coûte désormais 0,54 euros (6 bolivar) contre 0,008 euros (0,097 bolivar) auparavant.
Le souvenir du "Caracazo"
Reste que décider d'une telle hausse n'est pas sans risque pour le gouvernement. Les émeutes les plus violentes que le pays a connues, le "Caracazo" de 1989, avaient pour origine une augmentation des prix à la pompe.
Conscient de s'attaquer à un tabou, le président, Nicolas Maduro, a longuement justifié cette décision durant un discours de près de cinq heures consacré aux réformes pour faire face à la crise économique qui frappe le pays. Il a assuré que cette augmentation permettrait de financer des nouveaux programmes sociaux en matière de logements, de santé et d'éducation.
Mais le chef d'État n'avait que peu de marge de manœuvre, à l'heure où l'économie vénézuélienne semble de plus en plus grippée. Le PIB devrait, en effet, baisser de 8 % en 2016 d'après le FMI et l'inflation sur un an frôle les 140 %. L'État a besoin d'augmenter les rentrées d'argent pour contrebalancer la baisse des recettes fiscales due à la récession.