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La France et les États-Unis condamnent les bombardements turcs en Syrie

La Turquie a poursuivi ses bombardements, dimanche, contre les forces kurdes syriennes au nord d'Alep en Syrie. Damas demande à l'ONU d'agir tandis que Paris et Washington condamnent ses frappes et appellent Ankara à y mettre un terme.

Malgré les protestations internationales, la Turquie a bombardé, dimanche 14 février, pour la deuxième journée consécutive, des positions kurdes en Syrie.

L'artillerie turque a attaqué depuis la frontière des positions des Unités de protection du peuple (YPG) autour d'Azaz, ville située au nord d'Alep, à cinq kilomètres seulement de la frontière turque, en représailles selon Ankara à des tirs venus de Syrie.

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Le gouvernement de Damas a condamné "les attaques répétées de la Turquie" contre "l'intégrité territoriale de la Syrie", et a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à "mettre un terme aux crimes du régime turc".

Les États-Unis ont exhorté dès samedi la Turquie à cesser ses tirs d'artillerie contre les forces armées des Kurdes de Syrie, et aussi contre des forces gouvernementales syriennes dans le nord du pays. Sur la même ligne que Washington, Paris a exprimé "sa préoccupation à l'égard de la dégradation continue de la situation dans la région d'Alep et au nord de la Syrie".

Freiner l'avancée des combattants kurdes

Mais le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a rétorqué que les bombardements contre les Kurdes de Syrie allaient se poursuivre. La Turquie "ne permettra pas au PYD de mener des actions agressives. Nos forces de sécurité ont répondu de manière adéquate et continueront à le faire", a déclaré M. Davutoglu lors d'une conversation téléphonique dimanche avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan considère le PYD et ses milices, les YPG, comme des organisations "terroristes" associées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion meurtrière en territoire turc.

Ankara semble donc décidé à maintenir les Kurdes syriens à distance. "La Turquie a affirmé à maintes reprises qu’elle considère comme terroristes les forces kurdes syriennes au même titre que l’EI", explique Fatma Kizilboga, envoyée spéciale de France 24 dans la ville frontalière de Gaziantep. "Elle craint aujourd’hui que les forces kurdes finissent par contrôler une très large majorité de sa frontière avec la Syrie", une situation inacceptable pour les autorités turques.

Pour Fatma Kizilboga, il s’agit également d’un "message adressé à la Russie et aux États-Unis qui, tous les deux, considèrent ces forces kurdes comme alliées dans la lutte contre l’EI en Syrie". De fait, Washington compte de plus en plus sur les combattants kurdes syriens pour s'opposer au groupe terroriste.

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La France et les États-Unis condamnent les bombardements turcs en Syrie

Vers une intervention turco-saoudienne au sol ?

Avec ces frappes turques, l'accord conclu entre les grandes puissances vendredi à Munich, en Allemagne, pour une "cessation des hostilités" en Syrie dans un délai d'une semaine semble plus que jamais fragilisé.

Aucune accalmie ne s'est dessinée sur le terrain, et la situation est encore devenue plus compliquée dans le nord de la Syrie, où interviennent une multitude d'acteurs, syriens comme étrangers.

Outre ses opérations contre les Kurdes, la Turquie, hostile au régime du président Bachar al-Assad et en froid avec la Russie, envisage de lancer avec l'Arabie saoudite une opération terrestre en Syrie, officiellement destinée à combattre les jihadistes du groupe État islamique, selon le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Ces déclarations coïncident avec le déploiement d'avions de combat saoudiens sur la base turque d'Incirlik afin d'"intensifier les opérations aériennes" contre l'EI, selon un haut responsable saoudien de la Défense.

L'engagement accru de Riyad et d'Ankara survient alors que les groupes rebelles soutenus par les deux puissances sunnites ne cessent de perdre du terrain face aux Kurdes mais aussi et surtout face aux forces du régime, appuyées par Moscou.

De leur côté, l'Iran et la Russie, les principaux alliés de Damas, ont mis en garde ces pays contre l'envoi de troupes en Syrie. "Nous ne permettrons certainement pas que la situation en Syrie évolue conformément à la volonté des 'pays rebelles'. Nous prendrons les décisions nécessaires le moment venu", a averti l'adjoint du chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général Massoud Jazayeri.

Avec AFP