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Quatre attaques, dont deux à l'arme à feu, ont eu lieu dimanche en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Bilan : cinq Palestiniens, dont trois adolescents, ont été tués. Les violences ont fait 172 morts côté palestinien, 26 côté israélien depuis octobre.

L'armée israélienne a annoncé, dimanche 14 février, avoir abattu cinq Palestiniens, dont trois adolescents, lors de tentatives d'attaques en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Dans la matinée, Nihad et Fouad Waked, tous deux âgés de 15 ans – mais sans lien de parenté direct – "ont lancé des pierres sur des véhicules" passant à proximité de leur village de Araqa, situé à l'ouest de la ville de Jénine, en Cisjordanie, a expliqué une porte-parole de l'armée, avant d'ajouter :  "Quand les soldats sont arrivés sur les lieux, l'un des assaillants a tiré en leur direction et les soldats ont répliqué par des tirs qui les ont tués".

Dans la soirée, deux autres Palestiniens qui ont mené une attaque à l'arme à feu aux portes de la vieille ville de Jérusalem, ont également été tués. Peu de temps après, entre Jérusalem et Bethléem, un Palestinien de 17 ans, qui avait tenté d'agresser un policier israélien à coups de couteau, a été abattu. Le jeune, portant le nom de Naïm Safi était originaire d'un village proche de Bethléem en Cisjordanie. Aucun membre des forces de sécurité n'a été blessé dans ces attaques, a précisé la police.

Une Palestinienne de 20 ans dans un état critique

En fin de journée, une jeune Palestinienne "a tenté d'attaquer au couteau un policier posté devant le Tombeau des patriarches" à Hébron, selon la police israélienne. La jeune fille, âgée de 20 ans, a ensuite été "transférée vers un hôpital dans un état critique", selon la police.

Depuis début octobre, les agressions menées par des Palestiniens isolés, ainsi que des heurts entre jeunes lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, ont fait 172 morts côté palestinien, 26 côté israélien, ainsi qu'un Érythréen, un Américain et un Soudanais.

La majorité des Palestiniens tués sont des auteurs ou auteurs présumés d'attaques contre des civils ou des membres des forces israéliennes, commises principalement à l'arme blanche. Les attaques à l'arme à feu sont restées relativement rares, alors que quasi-quotidiennement, les autorités israéliennes assurent arrêter des Palestiniens en possession de couteaux.

Colère contre l'occupation

Jeunes assaillants et manifestants palestiniens, émancipés des partis politiques, disent exprimer leur colère contre l'occupation et ses multiples déclinaisons : les checkpoints, les brimades et la colonisation incessante.

Hébron, la plus grande ville de Cisjordanie et longtemps cœur commercial du territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël, est une véritable poudrière depuis que 500 colons se sont installés dans le centre historique, barricadés sous haute protection militaire et retranchés derrière une zone tampon désormais interdite d'accès aux 200 000 habitants palestiniens. La ville, et en particulier le Tombeau des patriarches, a un temps concentré une grande part des violences.

Pour tenter d'endiguer la vague de violence, l'establishment politique et militaire israélien se divise entre ceux qui veulent sanctionner tous azimuts, et ceux qui prônent au contraire plus de développement économique, avec des permis de travail supplémentaires et des liens commerciaux renforcés. 

Avec AFP