Le régime syrien, appuyé par l'aviation russe, poursuit son avancée dans la province d'Alep, poussant toujours plus de Syriens à fuir vers la Turquie, qui garde ses frontières fermées. Reportage avec les réfugiés Syriens en colère.
Le régime de Damas, appuyé par ses alliés, continue son avancée autour d’Alep, dans le nord de la Syrie. Les positions de l'armée syrienne ne se trouvent désormais plus qu'à 23 km de la Turquie, provoquant un afflux important de réfugiés à la frontière.
Mais Ankara refuse toujours d'autoriser les passages, seuls les ambulances et les camions traversent la frontière. Une situation qui provoque la colère des Syriens. Les reporters de France 24 Fatma Kizilboga et Sophie Nivelle-Cardinale sont allées à leur rencontre.
Depuis quatre jours, un nombre toujours grandissant de Syriens vient se masser à la frontière, mais au lieu de les laisser entrer, les autorités turques, face à l'urgence, envoient de l'aide matérielle et montent des camps de fortune en territoire syrien. Déjà huit camps existent pour ceux qui ont dû abandonner leur maison et les autorités craignent d'être dépassées par la situation.
"Si l'objectif est de forcer la désertification de ces zones d'habitation, nous risquons de ne pas avoir suffisamment de ressources puisqu'il s'agit d'une très grosse population", explique Kerem Kinik, vice-président du Croissant-Rouge turc.
Une situation incompréhensible pour les réfugiés syriens en colère. "Il y a plus de 60 000 personnes. Des enfants et des femmes. Ils ont tous réussi à échapper aux bombes, et maintenant ils sont morts de froid. Laissez-les entrer ! On ne comprend pas ce que vous faites", s'indigne l'un d'entre eux.
Pour l'oppostion syrienne, c'est à la Russie qu'il faut s'en prendre. "La cause principale de cette situation, c'est le bombardement russe. La communauté internationale a toutes les cartes en main pour arrêter cela, mais elle n'en a pas la volonté", dénonce ainsi Mohammed Wajih Jumaa, ministre de la Santé du gouvernement de l'oppostion syrienne.