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La France réclame la "libération immédiate" des deux journalistes arrêtés à Bujumbura

Dix-sept personnes, dont deux journalistes travaillant pour le journal "Le Monde", ont été arrêtées au cours d'une opération de police à Bujumbura, capitale du Burundi. La France réclame la "libération immédiate" de ces derniers.

La France "appelle les autorités du Burundi à procéder à (la) libération immédiate du journaliste français Jean-Philippe Rémy ainsi que du photographe britannique Philip Moore", arrêtés jeudi à Bujumbura, la capitale burundaise, a déclaré vendredi 29 janvier le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Dix-sept personnes dont deux journalistes étrangers ont été arrêtées au cours d’une opération de police, avait annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le ministère burundais de la Sécurité publique.

"Ces deux étrangers ont été arrêtés en compagnie d'un groupe de criminels armés", a indiqué le ministère dans un communiqué. "Un mortier, une Kalachnikov et des pistolets ont été saisis au cours de cette opération de police dans le quartier de Nyakabiga", est-il précisé dans le communiqué du ministère.

C'est "la première fois que des étrangers sont surpris au milieu de criminels", a déclaré le porte-parole adjoint de la police Moïse Nkurunziza sur la RTNB.

Un peu plus tôt, le ministère avait annoncé sur la radio-télévision nationale du Burundi (RTNB) que "deux personnes étrangères, un Français et un Britannique ayant une accréditation de journaliste", avaient été arrêtées dans la soirée de jeudi. Il s'agit des deux envoyés spéciaux du journal "Le Monde", le Français Jean-Philippe Rémy, 49 ans, et le photographe Philip Edward Moore, 34 ans, de nationalité britannique.
Le quotidien a demandé la libération immédiate des deux journalistes, qui "étaient tous deux munis de visas et ne faisaient qu’exercer leur métier en rencontrant toutes les parties concernées par les tensions en cours au Burundi".
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La France réclame la "libération immédiate" des deux journalistes arrêtés à Bujumbura
L’opposition implore l’UA d’envoyer des troupes
Le Burundi a plongé dans la violence après la répression brutale en avril 2015 de manifestations contre un troisième mandat du président contesté Pierre Nkurunziza, réélu en juillet dans un scrutin boycotté par l'opposition.
Depuis, les manifestations, un coup d'État manqué et une rébellion armée ont déjà fait plus de 400 morts et contraint à l'exil quelque 230 000 personnes, selon l'ONU, qui craint que le pays sombre dans un conflit ethnique.
Jeudi, l'ONG Amnesty International a indiqué que des images prises par satellite montrent ce qui pourrait être cinq charniers dans la banlieue de Bujumbura, la capitale du Burundi, venant confirmer les déclarations de témoins sur place qui accusent les forces de l'ordre d'avoir tué des dizaines de personnes en décembre. L'ONU avait dénoncé la semaine dernière l'existence de massacres ethniques, de charniers avec une centaine de cadavres et de viols collectifs commis par les forces de sécurité.
 
De son côté, la principale coalition d'opposants burundais en exil, le Cnared, a regretté jeudi les "hésitations" de la communauté internationale et exhorté l'Union africaine (UA) à voter l'envoi d'une force d'interposition au Burundi contre le gré du président Nkurunziza.
Le déploiement de la Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) de l'UA est loin d'être acquis, bien que les chefs d'État et de gouvernement africains doivent voter en fin de semaine sur cette question lors d'un sommet à Addis Abeba. Et pour cause, le président Nkurunziza a promis de la "combattre" comme "une force d'invasion et d'occupation".
Avec AFP