
Le journaliste Thomas Legrand dans les studios de France Inter à Paris, en novembre 2013. © Patrick Kovarik, AFP/Archives
"Nous, on fait ce qu'il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi" déclare Thomas Legrand, dans une vidéo filmée à son insu et révélée, vendredi 5 septembre, par le mensuel L'Incorrect, proche de l'extrême droite. Le journaliste de Radio France et Libération laisse ainsi entendre que le deux journalistes œuvreraient contre la candidate LR, Rachida Dati, à la mairie de Paris.
La radio publique France Inter a, vendredi soir, "décidé de suspendre (Thomas Legrand, NDLR) de l'antenne à titre conservatoire", après que Rachida Dati, la ministre de la Culture, a dénoncé "des propos graves et contraires à la déontologie". Les réactions politiques n'ont pas tardé à affluer, de Jean-Luc Mélenchon à Jordan Bardella.
"Voir des journalistes du service public assumer de vouloir "faire ce qu'il faut" contre la ministre de la Culture pour faire gagner la gauche à Paris dans une collusion totale avec le PS est révoltant", s'est indigné LR sur X.

Les principaux opposants au gouvernement ont également accablé les protagonistes, dont la discussion portait plus largement sur la situation politique, en particulier de la gauche. "Vidéo consternante" dans laquelle "deux journalistes essentiels de l'officialité PS complotent pour valoriser un axe "de Ruffin à Canfin" et Glucksmann", a écrit Jean-Luc Mélenchon. Ils "peuvent enfin assumer officiellement leur rôle de porte-parole du Parti socialiste", a ironisé le député insoumis Thomas Portes.

Même critique du côté du Rassemblement national. "Une preuve supplémentaire" de "la partialité du "service public" en faveur de la gauche", a fustigé le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, estimant qu'"il est temps d’ouvrir le chantier de la privatisation de l’audiovisuel public".
Tout comme le leader de Reconquête, Eric Zemmour, qui a qualifié l'audiovisuel public d'"outil de propagande au service de la gauche". Proche des fondateurs de L’Incorrect, Marion Maréchal avait, elle aussi, fustigé "l'existence d'une véritable mafia politique entre FranceTV et le Parti socialiste".
"Le vrai scandale, c'est celui de Rachida Dati"
Sollicités par l'AFP, le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, et le président du conseil national du parti, Luc Broussy, interlocuteurs de Thomas Legrand et Patrick Cohen, n'ont pas souhaité réagir.
Le candidat socialiste à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a pour sa part critiqué la diffusion de "vidéos volées, dont raffolent la constellation d’extrême droite pour colporter leurs idées nauséabondes". "Le vrai scandale c'est celui de Rachida Dati" qui peut "rester ministre de la Culture tout en étant renvoyée en correctionnelle pour corruption", a-t-il affirmé à l'AFP.
Avec AFP