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Dans le sillage de l'avion français, le vol IB 6024 a évité le drame

Parti quelques minutes après l'avion d'Air France, le vol IB 6024 reliant Rio à Madrid a évité de peu une catastrophe similaire, rapporte le quotidien espagnol ABC. L'équipage a tenté d'entrer en contact avec l'appareil disparu. En vain.

La presse espagnole publie ce vendredi le récit de l’équipage du vol IB 6024, assurant la liaison Rio de Janeiro - Madrid. L’appareil, qui suivait de près le vol AF 447, disparu au dessus de l'Atlantique, a décidé de changer de trajectoire à l'approche d'un orage électrique. Il a suivi tous les appels lancés par les contrôleurs aériens brésiliens.

L'avion espagnol appartenant à la compagnie Iberia a décollé de l’aéroport de Rio à 00H07 (heure de Madrid - GMT+2), soit sept minutes après l'appareil d’Air France, selon le site du quotidien espagnol ABC.

Silence radio

L’équipage du vol IB 6204, qui préfère garder l’anonymat, explique qu’il volait dans le même couloir aérien que l'Airbus français, à dix minutes derrière lui, respectant une distance de sécurité de 128 km environ.

Confrontés à des conditions météorologiques difficiles, comme l'appareil qui les précède, le capitaine et le copilote ont décidé de dévier leur trajectoire d’environ 56 km vers l’est. "C’est comme ça qu’on a négocié la tempête, pour éviter les turbulences et les masses électriques", raconte l’un des pilotes espagnols.

Bien qu’ils n’aient eu, à aucun moment, de contact visuel avec le vol AF 447, les deux pilotes ont suivi sur leur radio de bord les tentatives infructueuses des contrôleurs brésiliens pour joindre l’équipage français.

Alarmés, les pilotes du vol IB 6024 ont alors eux-mêmes tenté d’entrer en contact avec leurs collègues français, sans succès. Également à l’écoute des canaux d’urgence, ils n’ont entendu aucun message de détresse.

L’appareil d'Air France a cessé d’émettre à 03H33.

Aucune thèse n’est écartée

Le mystère autour du vol AF 447 reste donc entier. Vendredi, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, a réaffirmé qu’aucune thèse n’était écartée.

"J'ai toujours dit qu'on n'avait pas le droit d'exclure le terrorisme", a-t-il dit au sujet des causes potentielles de la destruction de l'avion.

Il n'y a "aucun élément ni aucune piste nous permettant de corroborer cela, mais l'enquête en cours ne l'a jamais exclu car, aujourd'hui, la menace principale contre nos démocraties reste le terrorisme", a poursuivi Hervé Morin.

De son côté, le procureur de la République de Paris a ouvert, vendredi, une information judiciaire contre X pour "homicides involontaires" à la suite de la disparition de l’appareil.

La compagnie aérienne a par ailleurs annoncé qu’à compter de dimanche, le vol reliant Rio de Janeiro à Paris ne sera plus exploité sous le numéro AF 447 mais AF 445.