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Netanyahou accuse Ban Ki-moon "d'encourager le terrorisme"

Le Premier ministre de l'État hébreu, Benjamin Netanyahou, a réagi vertement, mardi, aux propos du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui avait évoqué, devant le Conseil de sécurité, la "frustration" des Palestiniens face à l'occupation.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a vivement critiqué, mardi 26 janvier, le secrétaire général de l'ONU, l'accusant d'"encourager le terrorisme". La salve est partie après que Ban Ki-moon eut évoqué la frustration grandissante des Palestiniens face à l'occupation israélienne.

Intervenant mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le secrétaire général de l'ONU a vivement critiqué la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, appelant à un gel des constructions. "La frustration des Palestiniens s'accroît sous le poids d'un demi-siècle d'occupation et de paralysie du processus de paix", a-t-il fait valoir.

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"Comme les peuples opprimés l'ont démontré tout au long des siècles, il est dans la nature humaine de réagir à l'occupation, qui sert souvent d'incubateur puissant pour la haine et l'extrémisme" a ajouté Ban Ki-moon.

Mais cette déclaration intervient alors qu'une Israélienne de 24 ans, Shlomit Krigman, a succombé à ses blessures infligées lors d'une attaque au couteau menée la veille par deux Palestiniens à Beit Horon, dans une colonie de Cisjordanie occupée. Une autre victime, âgée de 58 ans, est hors de danger. "Les commentaires du secrétaire général de l'ONU encouragent le terrorisme", a alors déclaré Netanyahou. "Il n'y a aucune justification du terrorisme", a-il ajouté dans un communiqué.

"Protéger les colonies"

Les agresseurs palestiniens, Ibrahim Allan, 23 ans, et Hussein Abou Ghosh, 17 ans, ont été abattus par un garde de la colonie alors qu'ils prenaient la fuite.

Cette attaque était la troisième en huit jours à l'intérieur de colonies en Cisjordanie alors que ce territoire palestinien occupé, ainsi que Jérusalem et Israël sont secoués par des violences qui ont fait 159 morts palestiniens et 25 israéliens depuis le 1er octobre, selon un décompte de l'AFP.

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Jusqu'à il y a huit jours, les violences n'avaient pas véritablement franchi les portes gardées des colonies, ces villes ou villages israéliens implantés sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Elles avaient aussi relativement épargné les femmes.

L'irruption de la violence dans les colonies ainsi que l'apparition d'engins explosifs accroît la pression sur le gouvernement israélien, dans lequel nombre de ministres portent la voix du lobby pro-colons.

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Netanyahou a indiqué lundi sur son compte Facebook avoir ordonné à ses responsables de sécurité de "préparer un plan approfondi et détaillé pour protéger les colonies".

Environ 400 000 colons israéliens mènent une coexistence conflictuelle avec 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie. La colonisation est considérée par une grande partie de la communauté internationale comme illégale et un obstacle majeur à la paix.

Avec AFP