Nicolas Sarkozy détaille, dans un livre à paraître lundi, les "erreurs" de son quinquennat. Il ne s'agit pas d'une déclaration de candidature pour 2017, assure l’ex-président, qui y avance néanmoins des propositions pour "redresser" la France.
"Ce livre n'est pas une déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle." Tels sont les mots employés par Nicolas Sarkozy dans son ouvrage intitulé "La France pour la vie" (Plon) à paraître lundi 25 janvier. Un livre qui s’articule autour d’une citation de Confucius, censée traduire l'état d'esprit qui a animé l’ancien président pour l'écriture de cet ouvrage : "L'archer est un modèle pour le Sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même".
Ainsi, explique Nicolas Sarkozy, la défaite de 2012 l’a conduit "à analyser ce que j'aurais dû faire différemment, à la fois dans la conduite des réformes et dans l'exercice de la fonction présidentielle".
Selon Le Figaro, qui publie vendredi 22 janvier les bonnes feuilles de l’ouvrage, cet "exercice de pénitence" contient 27 reconnaissances d'erreurs et 27 aveux de fautes commises. Parmi eux, figurent les 35 heures, le bouclier fiscal, l’ISF, la campagne "décevante" de 2012.
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"Aujourd'hui, je regrette d'avoir retardé des réformes qui auraient dû être engagées dès les premiers jours de mon quinquennat", affirme-t-il à propos notamment de "la baisse des charges", qui aurait dû être "plus immédiate et plus forte". "J'aurais également dû aller au bout de deux sujets plutôt que de les contourner : les 35 heures et l'ISF". Autres "erreurs" : l'exonération fiscale des heures supplémentaires et le bouclier fiscal, qui, "pour habile qu'il fut d'un point de vue technique, (l)'a exposé à un coût politique". Ça a été "un raté de communication grave", reconnaît-il dans cet ouvrage obtenu jeudi soir par l'AFP.
Le "casse-toi pauvre con" et le yacht de Bolloré, des "bêtises"
Nicolas Sarkozy fait aussi son mea culpa sur la forme. Il indique par exemple avoir "cédé à la colère" au Salon de l'agriculture, où il avait lancé "casse-toi pauvre con" à un homme qui l'avait insulté. "Ce fut une erreur, car il avait le droit de penser ce qu'il disait, même s'il n'avait pas à me le dire ainsi", explique-t-il. "Mais, en lui répondant, je me suis mis à son niveau. Ce fut une bêtise que je regrette encore aujourd'hui. En agissant ainsi, j'ai abaissé la fonction présidentielle."
Le président Les Républicains regrette également d’être parti en vacances tout de suite après son élection sur un yacht, celui de son ami Vincent Bolloré.
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Justifiant ces réflexions personnelles, Nicolas Sarkozy avoue vouloir "tout dire avant le grand rendez-vous de 2017 pour tout faire après". "Telle est bien, me semble-t-il, la seule stratégie possible pour être à la hauteur des défis qui attendent la France", écrit-il.
Le livre, composé de dix chapitres, énonce par ailleurs des propositions de fond. Pour que "l'alternance ait lieu - si ce n'est pas nous, ce sera, hélas, la présidente du Front national", l'ancien président avance ce qui apparaît quand même comme une trame d'un futur projet : Europe, immigration, fiscalité, retraite ("première étape à 63 ans dès 2020", "64 ans en 2025)... "Ce sont le travail et les entreprises qui redresseront la France", indique-t-il tout en affirmant son opposition au mandat unique.
Nicolas Sarkozy consent enfin à revenir sur une précédente déclaration : finalement, il ne remet plus en cause le mariage homosexuel, comme il l'avait annoncé pendant sa campagne pour la présidence de l'UMP. "Il ne saurait être question de démarier les mariés, ce serait injuste, cruel et en outre juridiquement impossible."
Avec AFP