L'ancien ministre libanais Michal Samaha, appartenant au camp pro-syrien, a été libéré sous caution après trois ans et demi de détention. Il avait été condamné en mai 2015 pour avoir voulu mener des actions terroristes au Liban.
Le tribunal militaire libanais a libéré sous caution, jeudi 14 janvier, Michel Samaha, un ancien ministre et député allié du régime syrien, accusé d'avoir voulu mener des "actions terroristes" dans son pays.
En détention depuis août 2012, il a retrouvé la liberté "contre le versement d'une caution de 150 millions de livres libanaises", soit environ 91 000 euros. Il n'a pas le droit de quitter le territoire durant un an, son passeport a été confisqué et il lui est interdit de parler de son procès avec les médias et sur les réseaux sociaux jusqu'au verdict, sous peine d'être incarcéré de nouveau, selon le texte de l'arrêt du tribunal.
Interrogé à son arrivée à son domicile, Michel Samaha a seulement affirmé : "Je ne ferai aucune déclaration concernant mon procès car je respecte la décision de justice. Je vais continuer mon travail politique et je demande à tous ceux qui m'attaquent de ne pas faire le jeu de Daech" (appellation en arabe du groupe État islamique).
L'ex-ministre libanais de l'Information avait été condamné le 13 mai 2015 à quatre ans et demi de prison par un tribunal militaire, qui l'a aussi déchu à vie de ses droits civiques et politiques, "pour avoir tenté de mener des actions terroristes et appartenance à un groupe armé". Selon l'acte d'accusation, M. Samaha, qui a été également conseiller du président syrien Bachar al-Assad, avait planifié, avec le chef des services de sécurité syriens Ali Mamlouk, des attentats au Liban et l'assassinat de personnalités politiques et religieuses libanaises hostiles à Damas.
Un nouveau procès
Sa libération a provoqué fureur et consternation au Liban au sein du camp hostile au régime de Bachar al-Assad. "La décision unanime des officiers de la Cour est une récompense gratuite au criminel (...) et une violation des sentiments de la majorité des Libanais", a ainsi réagi l'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui a qualifié la décision du tribunal de "honteuse et suspecte".
Un nouveau procès doit toutefois avoir lieu avec une prochaine audience fixée au 21 janvier. La Cour de cassation avait en effet annulé le jugement estimant qu’il était trop clément.
Avec AFP