À Nusaybin, dans le sud-est de la Turquie, des habitants majoritairement kurdes ont monté des barricades et creusé des tranchées. Objectif : tenir tête aux soldats d'Ankara, qui imposent un couvre-feu depuis plus d'un mois.
Dans le sud-est majoritairement kurde de la Turquie, plusieurs villes sont soumises depuis plus d'un mois à un couvre-feu permanent imposé par Ankara. Parmi elles, Nusaybin, où les habitants ont déclaré une semi-autonomie vis-à-vis du pouvoir central.
>> À voir sur France 24 : À Diyarbakir, théâtre d'une guerre à huis clos contre le PKK
Dans cette ville qui ressemble de plus en plus à ses sœurs syriennes, des tranchées ont été creusées dans les rues et les pavés arrachés de la chaussée pour monter des barricades.
Les habitants s’accommodent de cette contrainte supplémentaire : "Cela nous dérange mais c'est notre protection. On se sent plus en sécurité derrière ces murs", confie une habitante à France 24.
Près de 90 civils tués selon le HDP
Depuis un peu plus d'un mois, les opérations se sont intensifiées dans la région. L'armée turque s'apprête d'ailleurs à mener une huitième opération à Nusaybin en cinq mois. Près de 10 000 hommes y prennent part, appuyés par des chars et des hélicoptères.
De nombreux civils ont été tués dans ces combats à Silopi et Cizre, ainsi que dans le district historique de Sur à Diyarbakir, la grande cité kurde du pays : en tout, 87 civils auraient été tués selon le parti pro-minorités et pro-kurde HDP.