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Deux activistes du Hamas retranchés dans une maison de Qalqilya, en Cisjordanie, et un membre des services de sécurité palestiniens ont été tués lors d'un échange de tirs. Il s'agit du deuxième accrochage du genre en moins d'une semaine.

AFP - Deux activistes du mouvement islamiste Hamas et un membre des services de sécurité palestiniens ont été tués jeudi dans un accrochage armé à Qalqilya, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué des sources de sécurité.

Les sources de sécurité et le Hamas avaient dans un premier temps affirmé que trois activistes du mouvement avaient été tués, mais il s'est ensuite avéré que l'un d'eux, donné par mort, était seulement blessé.

L'échange de tirs a eu lieu entre une force des services de sécurité et des activistes du Hamas retranchés dans une maison de la ville, ont ajouté les mêmes sources.

Les sources de sécurité ont d'abord annoncé qu'un membre des services de sécurité, âgé de 24 ans, avait été tué par les tirs. Lorsque l'accrochage a pris fin, les corps de deux activistes du Hamas qui étaient retranchés dans la maison ont été découverts, selon ces mêmes sources.

Deux autres policiers ont été blessés.

Le Hamas a confirmé la mort de ses deux activistes. Dans un communiqué, le mouvement islamiste a affirmé qu'ils étaient "les chefs" de sa branche militaire à Qalqilya et qu'ils étaient "recherchés par les forces de l'occupation (israélienne) depuis six ans".

Il a accusé les services de sécurité palestiniens de les avoir "liquidés de sang froid".

Le porte-parole des services de sécurité, Adnane Al-Damiri, a pour sa part affirmé que les activistes du Hamas avaient ouvert le feu en premier.

Les services de sécurité palestiniens sont dominés par le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas que le Hamas a délogé de la bande de Gaza lors d'un coup de force en juin 2007.

Une vive tension règne depuis entre les deux partis rivaux en Cisjordanie, où les services de sécurité palestiniens arrêtent régulièrement des membres du Hamas accusés de détenir illégalement des armes.

A Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum a affirmé que la mort de trois hommes "anéantit toute chance de poursuite ou de succès du dialogue" de réconciliation, dont plusieurs sessions infructueuses ont eu lieu sous les auspices de l'Egypte.

Toujours à Gaza, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a rendu M. Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad "personnellement responsables pour ce crime", les menaçant de "payer le prix".

Le porte-parole du groupe armé, Abou Oubaida, a appelé les activistes du Hamas en Cisjordanie "à considérer les gangs d'Abbas comme des forces d'occupation". "Tous ceux qui ont participé au crime de Qalqilya sont recherchés par les Brigades Al-Qassam", a-t-il ajouté.

Dimanche, trois policiers palestiniens et deux membres du Hamas ainsi qu'un civil ont été tués lors d'échanges de tirs à Qalqilya au cours d'une tentative d'arrestation d'activistes du mouvement islamiste.

Selon une enquête de l'association Al-Haq pour la défense des droits de l'Homme, dont les conclusions ont été publiées jeudi, ce sont les activistes du Hamas "qui ont pris l'initiative d'ouvrir le feu".