
Barack Obama devrait mettre en valeur son bilan au cours de son traditionnel - et ultime - discours sur l’état de l’Union, dans la nuit de mardi à mercredi. Le président américain quittera ses fonctions dans 12 mois.
La soirée a un avant-goût d'adieux. Barack Obama doit prononcer, dans la nuit de mardi à mercredi 13 janvier, son ultime discours sur l'état de l'Union face au Congrès. Le président américain est déterminé à mettre son bilan en valeur, mais compte aussi livrer sa vision de l'Amérique au-delà de 2016.
Pour le président, qui quittera le pouvoir dans 12 mois, il s’agit de la dernière occasion de s'adresser aux Américains en "prime time", avant que Washington et le reste du pays ne basculent complètement dans la frénésie électorale. Candidats démocrates et républicains à la présidentielle s'apprêtent à entrer dans le vif du sujet avec le début des primaires, le 1er février dans l'Iowa.
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Les républicains dénoncent par avance un exercice tout entier tourné vers l'échéance électorale du 8 novembre, avec, pour Barack Obama, l'espoir qu'un démocrate lui succède sur Pennsylvania Avenue. Deux des trois sénateurs républicains candidats à sa succession seront également présents dans l'hémicycle : Marco Rubio (Floride) et Rand Paul (Kentucky).
Une véritable stratégie contre l’EI ?
Parmi les sujets attendus lors du discours présidentiel figurent le rebond de l'économie et le chemin parcouru depuis l’arrivée du chef d’État démocrate au pouvoir, en janvier 2009, pendant la plus grave crise depuis les années 1930. Les chiffres de créations d'emplois en décembre, qui ont largement dépassé les attentes des analystes, tombent à point (chômage à 5 %, au plus bas depuis sept ans). La vigueur du marché automobile américain, illustrée par l'euphorie qui règne au salon de Detroit, est aussi un indicateur fort.
Barack Obama, dont le bilan politique divise l'Amérique (46 % des Américains approuvent son action contre 47 %, selon un sondage CBS/NYT), devrait pouvoir s’appuyer sur une série de succès enregistrés cette dernière année sur des dossiers emblématiques : le nucléaire iranien, le libre-échange en Asie-Pacifique (TPP) ou encore le réchauffement climatique, avec l'accord de Paris en décembre.
La partie s'annonce en revanche plus difficile sur le front de la lutte contre l’organisation État islamique sur laquelle, sondage après sondage, les Américains jugent dans leur grande majorité qu'il n'est pas convaincant.
"S'il y a une chose sur laquelle nous souhaitons entendre le président c'est sur une véritable stratégie pour vaincre l'EI", a souligné mardi matin le républicain Paul Ryan, président de la Chambre des représentants. "J'espère qu'il aura quelque chose à présenter."
Fermer Guantanamo, la promesse non-tenue qui poursuit Obama
Barack Obama devrait aussi replacer au premier plan l'une de ses anciennes promesses de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué : fermer la prison de Guantanamo qui, estime-t-il, "affaiblit la sécurité nationale" en pompant d'énormes ressources financières et en offrant un outil de propagande aux jihadistes.
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Sans l'appui des élus, le président dispose-t-il de l'autorité légale pour transférer les détenus sur le sol américain ? La question, inédite, divise les juristes.
Pour ce dernier discours sur l'état de l'Union de Barack Obama, la Maison Blanche a quoi qu’il en soit misé sur les symboles et la communication. Un réfugié syrien ayant fui les bombardements du régime de Bachar al-Assad fera partie des invités d'honneur dans la loge de la Première dame, Michelle Obama.
Le message, délivré devant le Capitole suivant un rituel ancien et rigoureusement calibré, sera par ailleurs retransmis sur les réseaux sociaux. L’administration américaine vient même de créer un compte Snapchat pour tenter de capter l'attention des jeunes utilisateurs (plus de 100 millions actifs quotidiennement).
Avec AFP