
Après avoir rompu ses relations diplomatiques avec l'Iran dimanche, l'Arabie saoudite a annoncé lundi la suspension de ses liaisons aériennes et de tous ses liens commerciaux avec la République islamique.
Le ton monte entre Riyad et Téhéran. Le ministre des Affaires étrangères saoudien, Adel al-Jubeir, a annoncé, lundi 4 janvier, la suspension des relations commerciales ainsi que des liaisons aériennes, entre l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite. Si les ressortissants saoudiens ne sont plus autorisés à se rendre en Iran, les pèlerins iraniens restent les bienvenus à La Mecque et à Médine, a-t-il précisé à Reuters. La veille, Riyad avait annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran.
L'Iran devra se comporter comme "un pays normal" et respecter les règles internationales si les autorités de Téhéran veulent que les relations entre les deux pays soient rétablies, a indiqué le chef de la diplomatie saoudienne. Et de dénoncer la "politique iranienne agressive" menée depuis des années envers son pays. Il a affirmé que le cheikh chiite Nimr al-Nimr, exécuté samedi, était un "terroriste" impliqué dans des attentats. L'Arabie saoudite, a-t-il estimé, devrait être applaudie pour cette exécution, au lieu d'être critiquée. Après sa mort, des attaques de représailles ont eu lieu à Téhéran contre des missions diplomatiques saoudiennes.
La communauté internationale appelle au dialogue et au calme
Craignant des conséquences imprévisibles dans ce dossier, la Russie s'est déclarée "profondément préoccupée" et "prête à soutenir" un dialogue entre les deux pays, deux pôles d'influence dans la région tourmentée du Proche-Orient. Les États-Unis, alliés des Saoudiens mais qui se sont aussi rapprochés des Iraniens à la faveur de l'accord sur le nucléaire conclu en juillet, ont également appelé, par la voix du secrétaire d'État américain John Kerry, à "des mesures positives pour calmer les tensions".
La France et l'Allemagne ont également plaidé pour une désescalade après que Bahreïn et le Soudan ont, comme Ryad, annoncé la rupture de leurs relations avec l'Iran. Les Émirats arabes unis ont, eux, rappelé leur ambassadeur à Téhéran et réduit les liens diplomatiques.
Avec Reuters