Le Premier ministre indien Narendra Modi a rencontré, vendredi, son homologue pakistanais Nawaz Sharif, dans un contexte de tension entre les deux pays. C’est la première fois depuis 2004 qu’un Premier ministre indien se rend dans ce pays.
Le Premier ministre indien Narendra Modi est arrivé, vendredi 25 décembre, au Pakistan, où il a rencontré son homologue pakistanais Nawaz Sharif. Ce voyage surprise est la première visite d'un chef de gouvernement indien à son pays voisin depuis plus de dix ans.
Signe du rapprochement, Nawaz Sharif a donné l'accolade à Narendra Modi après son atterrissage à l'aéroport de Lahore, dans l'est du Pakistan, puis les deux hommes d'État sont montés à bord d'un hélicoptère pour se rendre dans la propriété de Sharif, non loin de là, comme on a pu le voir sur des images de la télévision nationale pakistanaise.
L'épineuse question du Cachemire
Les deux dirigeants devaient aborder une série de questions qui fâchent, comme le contentieux portant sur la région himalayenne du Cachemire, revendiquée par les deux pays, a déclaré à Reuters un porte-parole des services du Premier ministre pakistanais.
"Les points d’interrogation restent importants", constate Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS sur l’antenne de France 24. "La vraie question est de savoir à quoi les deux parties sont prêtes en terme de concessions, soit sur le Cachemire, soit sur la question du terrorisme", se demande le chercheur.
itDes contacts repris en marge de la COP21
Les relations entre le Pakistan et l'Inde restent très tendues et émaillées de nombreux accrochages frontaliers, qui ont entraîné la suspension du dialogue en août dernier. Après cette brouille, les contacts de haut niveau ont repris lorsque les deux dirigeants se sont brièvement entretenus le 30 novembre à Paris en marge de l'ouverture de la conférence sur le climat des Nations unies (COP21). Cet échange a été suivi par une visite du chef de la diplomatie indienne au Pakistan, début décembre.
La visite de Modi au Pakistan relève d'une décision spontanée prise par Narendra Modi et par le conseiller à la sécurité nationale indienne, Ajit Doval. Elle ne doit pas être interprétée comme un revirement soudain de la position de l'Inde, a déclaré un proche conseiller du Premier ministre indien. "Mais oui, c'est un signal clair pour dire que l'on peut s'engager activement, et rapidement", a estimé ce collaborateur, sous le couvert de l'anonymat.
L'initiative de cette visite pakistanaise a été immédiatement critiquée par l'opposition indienne, qui a jugé que rien dans l'attitude récente du Pakistan ne justifiait un réchauffement des relations entre les des deux pays. "C'est une décision absurde voire franchement ridicule", a déclaré Manish Tewari, le chef du parti du Congrès. Un porte-parole du parti Bharatiya Janata (BJP) de Narendra Modi a de son côté déclaré que l'Inde était disposée à répondre à toute initiative du Pakistan visant à améliorer leurs relations.
Avec Reuters