Yassin Salhi, suspecté d'avoir décapité son patron et attaqué un site gazier en juin en Isère, s'est suicidé, mardi soir, dans sa cellule de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, où il était incarcéré pour acte terroriste.
Il était l'auteur présumé de la décapitation de son patron et d'une attaque d'un site gazier en juin, en Isère : Yassin Salhi s'est suicidé, mardi 22 décembre, dans sa cellule du quartier d'isolement de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Selon une source de l'administration pénitentiaire, il s'est pendu avec ses draps aux barreaux de sa cellule. Il est décédé à 21H15.
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Ce chauffeur-livreur de 35 ans avait été placé en détention provisoire fin juin 2015 après avoir été mis en examen notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation et violences volontaires.
En garde à vue, Yassin Salhi a toujours contesté toute motivation islamiste, invoquant un différend professionnel avec son patron. Mais pour la justice, le dirigeant de son entreprise de transport, Hervé Cornara, qu'il a avoué avoir tué, était bien une victime du terrorisme islamiste.
Selfie macabre
Selon le récit des enquêteurs, Yassin Salhi avait quitté le 26 juin 2015 au matin l'appartement qu'il occupait avec son épouse et ses trois enfants à Saint-Priest (Rhône) pour se rendre au siège de son entreprise, Colicom, à Chassieu, au sud-est de Lyon. Il avait sur lui un couteau et un fusil à pompe factice.
Au siège de la société, il avait chargé son utilitaire de bouteilles de gaz puis attendu son employeur Hervé Cornara, avec lequel il avait eu une vive altercation deux jours plus tôt pour une palette renversée.
Il avait fait monter son patron dans son véhicule puis l'avait assommé avant de l'étrangler. Il s'était ensuite dirigé vers l'usine de gaz industriels Air Products. Une fois sur place, il avait décapité sa victime avec son couteau. Selon les enquêteurs, il aurait alors sorti la tête de Cornora pour la fixer sur un grillage, parachevant sa mise en scène macabre en accrochant à proximité deux drapeaux islamistes.
Après avoir pris des photos de sa victime, il les avait envoyées à un ami parti combattre en Syrie, dont un selfie le montrant auprès de la victime. Puis il avait repris son utilitaire et était entré en collision avec des bouteilles de gaz, provoquant une explosion avant d'être maîtrisé par des pompiers arrivés rapidement sur place et auxquels il avait lancé : "Allah Akbar".
"Une publicité maximale"
L'attentat "correspond très exactement aux mots d'ordre de Daech", avait alors estimé le procureur de Paris, François Molins, notamment par la volonté de Salhi de "donner à son acte une publicité maximale".
Les actes de Salhi s'étaient inscrits dans la liste des attentats et projets d'attentats, qui ont jalonné l'année 2015 en France, de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier au carnage du 13-Novembre à Paris et à Saint-Denis.