logo

Débat démocrate : Hillary Clinton et Bernie Sanders jouent le sérieux contre l'épouvantail Trump

Lors du troisième débat démocrate, les candidats aux primaires du parti Hillary Clinton et Bernie Sanders ont joué samedi les leaders responsables face à la perspective d'un président Donald Trump, l'outrancier candidat à la primaire républicaine.

Sur le fond comme sur la forme, leurs déclarations ont tranché avec les outrances de Donald Trump. Les candidats aux primaires démocrates Hillary Clinton et Bernie Sanders ont joué samedi 19 décembre les leaders responsables face à la perspective d'un président Donald Trump, le candidat à la primaire républicaine, dont ils ont dénoncé les déclarations incendiaires et superficielles sur les questions de sécurité nationale et de diplomatie.

>> À lire sur France 24 : Interdire l'entrée des musulmans aux États-Unis, la nouvelle provocation de Trump

Hillary Clinton, le sénateur du Vermont Bernie Sanders et l'ex-gouverneur du Maryland Martin O'Malley se sont retrouvés à Manchester, dans le New Hampshire, pour le troisième débat de l'année, à 43 jours du début des primaires.

Comme lors des deux joutes précédentes, l'ex-secrétaire d'État n'a jamais paru en danger, jamais vraiment décontenancée par des attaques auxquelles des années de politique l'ont préparée.

Avec 56 % des intentions de vote en moyenne, la candidate a consolidé son avance depuis le mois d'octobre, dont elle est ressortie renforcée après d'excellentes prestations aux débats, une audition antagoniste mais réussie au Congrès et le renoncement du vice-président Joe Biden à se présenter aux primaires. Bernie Sanders plafonne à environ 31 %.

"C'est Hillary Clinton qui a gagné ce débat", estime Philip Crowther, correspondant de France 24 à Washington. Elle est avantagée car elle connaît très bien ce type d'exercice  pour en avoir fait beaucoup contre Barack Obama en 2008, elle est en confiance", poursuit le journaliste.

it
Débat démocrate : Hillary Clinton et Bernie Sanders jouent le sérieux contre l'épouvantail Trump

Dans la foulée de l'attentat de San Bernardino, en Californie, perpétré par un couple musulman radicalisé, la moitié du débat a été consacrée au terrorisme et à la stratégie de lutte contre l'organisation État islamique (EI).

Trump "est en train de devenir le meilleur recruteur de l'EI", a déclaré Hillary Clinton, en affirmant que les jihadistes utilisaient les discours anti-musulmans du milliardaire dans leurs vidéos de recrutement, une assertion nouvelle.

>> À lire sur France 24 : La lutte contre l'EI au cœur du débat républicain aux États-Unis

"Je suis inquiète que la rhétorique des républicains, surtout de Donald Trump, envoie le message aux musulmans aux États-Unis et dans le monde entier qu'il y a un choc des civilisations, et qu'il y a une sorte de complot occidental ou de guerre contre l'islam", a dit l'ex-secrétaire d'État.

"Même dans nos mauvais jours, nous avons plus à offrir que nos adversaires extrémistes de droite", a fait valoir Bernie Sanders.

"Tout le monde devrait m'aimer"

Pour marquer le contraste avec la virulence des débats républicains, où les invectives fusent, Hillary Clinton et Bernie Sanders ont redoublé de civilité.

Les deux candidats ont néanmoins affiché des différences sur l'interventionnisme à l'étranger, les armes à feu et la politique économique, même si elles portaient plutôt sur des priorités que des divergences idéologiques.

Sur la Syrie, Hillary Clinton défend une zone d'interdiction aérienne et le départ rapide de Bachar al-Assad.

"Bien sûr qu'Assad est un terrible dictateur", a dit Bernie Sanders. "Mais ce n'est pas Assad qui attaque les États-Unis, c'est l'État islamique".

Il n'a pas non plus manqué de rappeler aux téléspectateurs qu'Hillary Clinton avait voté en 2002 pour autoriser George W. Bush à envahir l'Irak. "Je ne suis pas aussi fan qu'elle des politiques de changement de régime".

Et Bernie Sanders a continué à attaquer Hillary Clinton sur ses liens avec Wall Street.

Est-ce que les grandes entreprises doivent aimer Hillary Clinton ? a demandé le journaliste de la chaîne ABC. "Tout le monde devrait m'aimer", a répondu Hillary Clinton, avec un immense sourire.

"Les patrons des grandes multinationales aimeront peut-être Hillary. Ils ne m'aimeront pas", a ensuite répliqué le sénateur.

Rare contraste, Hillary Clinton fut la seule à s'engager à ne pas augmenter les impôts de la classe moyenne.

Le rythme de la campagne électorale devrait maintenant se réduire, chez les républicains comme les démocrates, jusqu'après le Nouvel an.

Avec AFP