À quelques jours du référendum sur la révision de la Constitution rwandaise, les parlementaires mènent énergiquement campagne alors que les voix dissidentes se font rares. Reportage de l'envoyé spécial de France 24 à Kigali.
Officiellement, il n’y a pas de campagne électorale au Rwanda. À Kigali, la capitale du pays, seuls quelques rares autocollants indiquent qu’un référendum va avoir lieu vendredi 18 décembre. Pourtant à quelques jours du vote censé entériner une révision de la Constitution, les parlementaires se déplacent aux quatre coins du pays.
Dans le secteur de Gitenga, à Kigali, le sénateur Tito Rutaremara, est venu à la rencontre des habitants pour détailler le contenu de la Constitution réformée. L’explication de texte a pris alors des allures de meeting du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir.
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Ce référendum controversé pour lequel quelque 6,4 millions d'électeurs rwandais sont appelés aux urnes doit autoriser une révision de la Constitution qui permettra au président Paul Kagame de se représenter en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034. Le Sénat rwandais l’a adopté à l'unanimité le 17 novembre, après la Chambre des députés fin octobre.
Le Rwanda est régulièrement critiqué par les organisations de défense des droits de l’Homme pour des manquements à la liberté d’expression et le musèlement de sa presse. Le visage masqué, un électeur a osé répondre à l’envoyé spécial de France 24 : "Je vais voter contre", a-t-il expliqué. "Je ne peux pas me prononcer contre cette réforme alors qu’on pourrait reconnaître mon visage. Ça pourrait causer des problèmes pour ma sécurité".
Malgré les quelques réserves constatées à l’approche du vote, l'issue du référendum laisse peu de place au doute compte tenu de la faiblesse de l'opposition.
Avec AFP