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Ouverture du procès d'un éminent défenseur des droits de l'Homme en Chine

Le procès de Pu Zhiqiang, avocat chinois défenseur des droits de l'Homme, s'est ouvert lundi à Pékin. Il est jugé pour des textes critiquant le régime posté sur des microblogs.

Le procès de Pu Zhiqiang s'ouvre lundi 14 décembre en Chine. L'avocat chinois défenseur des droits de l'Homme est jugé pour des textes critiquant le régime postés sur des microblogs. Un étroit contrôle policier est mis en place autour du tribunal, d'où journalistes et manifestants ont été violemment tenus à l'écart.

Pu Zhiqiang, 50 ans, avait notamment défendu devant la justice des victimes de camps de rééducation par le travail ainsi que le célèbre artiste Ai Weiwei.

Le défenseur des droits de l'Homme encourt huit ans de prison

Il avait été arrêté il y a un an et demi, accusé d'"incitation à la haine ethnique" et d'avoir "provoqué des querelles et fomenté des troubles". Des charges qui lui font encourir une peine totale de huit ans de prison, selon son avocat Mo Shaoping.

La Deuxième Cour intermédiaire populaire de Pékin examinait lundi les éléments à charge retenus contre lui : sept messages en ligne où il fustigeait l'incompétence et les "mensonges" du Parti communiste, ainsi que les politiques répressives menées par Pékin au Tibet et dans la région à dominante musulmane du Xinjiang.

Une heure avant le début du procès, plusieurs dizaines de policiers ainsi que des forces de l'ordre en civil bloquaient déjà l'accès des abords du tribunal, a constaté un journaliste de l'AFP.

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Ouverture du procès d'un éminent défenseur des droits de l'Homme en Chine

Manifestation de soutien

Rapidement, la police a commencé à intimider et menacer les journalistes présents et les manifestants venus exprimer leur soutien à Pu. Ceux-ci se sont vus repoussés sans ménagement, les policiers assénant de violents coups aux caméras des médias.

"Pu Zhiqiang est innocent !", ont scandé une dizaine de manifestants aux abords de l'enceinte judiciaire, selon des vidéos en ligne. Eux aussi ont fait l'objet de la vindicte des forces de police, qui ont interpellé au moins trois d'entre eux.

Dans un pays où la justice reste étroitement contrôlée par les autorités, la condamnation de Pu Zhiqiang est quasi-certaine.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, Pékin a nettement durci la répression des voix critiques émanant de la société civile - juristes, militants et universitaires -, avec des centaines d'interpellations. Plusieurs dizaines d'avocats défenseurs des droits de l'Homme avaient été détenus en juillet dernier à travers le pays.

Avec AFP

Tags: Chine,