
Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 9 décembre, l’indignation suscitée par les propos de Donald Trump sur la nécessité d’interdire aux musulmans d’entrer aux États-Unis, la recrudescence du nombre de djihadistes étrangers combattant pour l’organisation État islamique. Et l’évolution de la diplomatie française à l’égard d’Assad.
Outre-Atlantique, ses propos scandalisent la presse, au point que The New York Daily News le présente sabre à la main, décapitant la statue de la Liberté: «Quand il s’en est pris aux Mexicains, je n’ai rien dit, je ne suis pas Mexicain… Quand il s’en est pris aux musulmans, je n’ai rien dit… Et puis il est venu me chercher». Une anaphore reprenant le poème de Martin Niemöller pour dénoncer une déclaration qui conduit aussi The Washington Post à demander aux républicains de renoncer à la candidature de Trump, au motif que le parti conservateur ne peut pas soutenir un candidat dont les prises de position vont à l’encontre de la constitution américaine, dont la rhétorique est «moralement et légalement indéfendable». «Comme les rivaux de M.Trump le reconnaissent à présent, il y a un risque élevé à laisser se poursuivre une campagne qui gagne du terrain en crachant la haine, la bigoterie et la rage. Critiquer M.Trump ne suffit plus. Il est temps de dire qu’il est une insulte pour le parti républicain, et pour la nation».
Indignation, aussi, à l’étranger. «Avez-vous le moindre sens de la décence?», demande The Guardian au milliardaire, en évoquant «le spectre qui hante le monde moderne»: «Trump président». Le journal évoque une campagne marquée par la droitisation des discours, voire par ce qui s’apparente à un «appel au lynchage», en ce qui concerne Trump. Une campagne que The Guardian rapproche de la façon dont sont en train de se dérouler les régionales en France – marquées par la combinaison de l’incertitude économique, l’immigration de masse et le terrorisme djihadiste, qui représenteraient «un défi grandissant pour les démocraties libérales». Cette analyse aux termes soigneusement pesés contraste avec le registre lexical du dessin de Steve Bell, qui montre Trump affublé d’un orifice postérieur au- dessus de la tête, d’où s’échappe la mèche d’une bombe.
Donald Trump a aussi expliqué hier que certains quartiers de Paris et de Londres étaient si radicalisés que les policiers y craignaient pour leur vie. «Paris n’est plus la ville sécurisée qu’elle était. Il y a des quartiers qui sont radicalisés, où la police refuse d’aller. Ils sont terrifiés. Il y a des lieux à Londres et ailleurs qui sont si radicalisés que les policiers y craignent pour leurs vies».
Qu’à cela ne tienne: «interdisez à Trump d’entrer au Royaume-Uni», demande The Independent, qui rapporte que plusieurs parlementaires et associations musulmanes ont évoqué la possibilité de recourir à la législation anti-extrémiste pour empêcher Trump de se rendre au Royaume-Uni.
En Syrie, malgré les revers, l'organisation État islamique continue d’attirer de nouvelles recrues, affirme Le Figaro , qui relaie les chiffres du think-tank américain Soufan Group. Les djihadistes étrangers présents en Syrie et en Irak, venus de 86 pays, seraient passés de 12 000 en 2014 à 27 000, voire 31 000 cet automne. Le groupe terroriste compterait à présent 5 000 recrues européennes, dont un tiers de Français. La Tunisie fournirait - et de loin - le contingent le plus nombreux: 6 000 djihadistes.
L’Arabie saoudite arriverait en deuxième position, avec 2500 volontaires. Les effectifs du groupe Etat islamique continuent de gonfler, malgré les efforts pour endiguer les départs, et l’intensification des frappes de la coalition. La France, elle, a décidé de ne plus faire du départ d’Assad un préalable à la négociation en faveur d’une solution politique au conflit, rappelle Le Monde, qui évoque aussi «la possibilité d’associer l’armée syrienne à la lutte contre l’organisation».
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