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Vidéo : à Pékin sous alerte rouge, la pollution rend l'air "irrespirable"

Pour faire face à un grave pic de pollution, le gouvernement chinois a pour la première fois actionné l'alerte rouge à Pékin. Les autorités tentent ainsi de juguler un épisode de pollution exceptionnel, dans une capitale devenue "irrespirable".

Des immeubles à peine visibles, un ciel opaque et gris et des visages masqués. Pékin suffoque sous un épais brouillard de pollution ce mardi 8 décembre. Pour la première fois, le gouvernement a actionné l'alerte rouge (niveau maximal d'alerte), en  raison de la présence d'une masse d'air humide et stable qui devrait se maintenir jusqu'à jeudi sur la ville, accentuant la pollution.

Cette annonce a entraîné mardi matin, et jusqu'à jeudi, des mesures exceptionnelles pour les quelque 20 millions de Pékinois, alors que le nord du pays subit ces derniers jours d'importants pics de pollution.

Les écoles maternelles, primaires et secondaires sont ainsi priées de suspendre les cours, les opérations extérieures des chantiers de construction sont interdites et certaines usines doivent limiter ou stopper leur production.

Outre la mise en place de la circulation alternée en fonction du dernier chiffre des plaques d'immatriculation (pair ou impair), 30 % du parc automobile des pouvoirs public sont immobilisés.

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Vidéo : à Pékin sous alerte rouge, la pollution rend l'air "irrespirable"

"Cette alerte rouge est inédite, explique Pierre-Philippe Berson, correspondant de France 24 sur place. Le taux de particules fines dans l’air est de 300 microgrammes par mètre cube. Cela donne un air irrespirable, qui provoque des maux de tête et laisse un âpre goût de charbon dans la gorge", détaille notre journaliste.

Malgré ces désagréments et les risques sanitaires, les habitants, invités à rester chez eux, n'ont pas toujours respecté la consigne mardi, rapporte l'agence Reuters.

Trafic automobile plus fluide

Au petit matin, des centaines de personnes, parfois accompagnées d'enfants en bas âge, étaient rassemblées place Tianamen pour assister à la cérémonie de lever des couleurs, comme le montrent les photos diffusées par l'agence de presse Chine nouvelle.

La radio publique signale par ailleurs des entorses à la circulation alternée, mais le trafic automobile était plus fluide qu'à l'ordinaire.

Sur les réseaux sociaux, des images impressionnantes, montrant la chape de pollution étouffant la mégalopole chinoise, ont circulé.

Poisonous smog has now made it too dangerous to go outside in Beijing: https://t.co/OE7CDewN0x pic.twitter.com/NwoLq6CjGd

— VICE News (@vicenews) 8 Décembre 2015

"Une attitude différente"

Les autorités s'étaient attirées il y a peu de vives critiques en renonçant à lancer une alerte rouge lors d'un précédent pic de pollution supérieur au seuil de tolérance : le 30 novembre, jour de l'ouverture de la conférence de Paris sur les changements climatiques (COP21), le gouvernement n'avait en effet activé que l'alerte orange.

L’organisation non gouvernementale Greenpeace s’est félicité que l'alerte maximale ait cette fois-ci été lancée et que l'administration pékinoise ait adopté "une attitude différente".

Selon le centre de surveillance de l'environnement de Pékin, le pic de pollution devrait s'achever jeudi après-midi, avec l'arrivée d'une vague de froid.