![Au lendemain du succès historique du Front national aux régionales, la presse sous le "choc" Au lendemain du succès historique du Front national aux régionales, la presse sous le "choc"](/data/posts/2022/07/20/1658340039_Au-lendemain-du-succes-historique-du-Front-national-aux-regionales-la-presse-sous-le-choc.jpg)
Au lendemain du premier tour des régionales marqué par une percée historique du Front national, en tête dans six régions, les éditorialistes ont lundi une double interrogation : comment en est-on arrivé là ? Que faire au second tour ?
"Le choc". De manière inédite, c’est ce même titre que "Le Figaro" et "l’Humanité" affichent en une de leurs pages, ce lundi 7 décembre. Au lendemain du premier tour des élections régionales marquées par une percée historique du Front national, la presse française se plie au constat que d’aucun estime "glaçant" : le parti de Marine Le Pen est "désormais sans conteste premier parti de France", comme l’écrit dans son édito du "Figaro", Alexis Brézet.
Le FN a cumulé 28,4 % des suffrages, le 6 décembre, contre 227,9 % pour la droite et 23,5 % pour le PS, selon les dernières totalisations encore partielles du ministère de l'Intérieur. "Son résultat, historique, dépasse tous les pronostics", constate Michel Urvoy ("Ouest-France").
Pour Guillaume Goubert ("La Croix"), "le choc est brutal" et il faut réaliser, selon Jean-Claude Souléry de la "Dépêche du Midi" que "nous sommes atteints de lepénisme aigu". Mais beaucoup soulignent que ce résultat est le reflet de la colère des électeurs. Il n’y a pas de hasard à voir le FN largement en tête dans le Nord et en Paca (Provence-Alpes-Côte-d'Azur), estime Stéphane Albouy du "Parisien" qui rappelle que des régions comme le Nord, frappée par un "taux de chômage bien supérieur à la moyenne nationale", "une immense attente" a viré "à la désillusion".
Pour ou contre le front républicain
Quel seront les stratégies du second tour ? Fusion ? Désistement ? Nicolas Sarkozy, dont plusieurs éditoriaux soulignent l'échec face au FN, a déjà dit non au compromis. "Le Figaro" lui donne raison car "rien ne serait pire qu'une droite donnant aux Français l'impression de mitonner avec la gauche sa "soupe à l'union" pour sauver des places et des postes", écrit Alexis Brézet dans le quotidien de droite.
En revanche, pour "Libération", Laurent Joffrin estime que "la logique classique de l’ennemi principal doit s’imposer, entre droite et extrême droite. Tout républicain conséquent doit comprendre que le pire est devant lui. Et tout faire pour l'éviter". De la même manière, Patrick Apel-Muller souligne dans "L'Humanité" que "partout où le Front national menace, il ne peut y avoir d'hésitation : voter contre lui".
L’abstention, "premier parti de France"
"La Croix" interpelle les abstentionnistes, qui représentent un électeur sur deux. "Tout électeur doit se sentir interrogé : accepte-t-il ou non cette perspective ? Et, quelle que soit sa réponse, aller voter", écrit Guillaume Gaubert. Raymond Couraud estime aussi dans "L'Alsace" que "la France des abstentionnistes a certainement une partie de la réponse entre ses mains". D'autant que "l'abstention est de loin le premier parti de France", écrit Jérôme Glaize dans Presse Océan.
"Vainqueur du premier tour, le FN est-il pour autant assuré d'enfoncer le clou dimanche prochain ? Rien n'est acquis", rassure toutefois Michel Klekowicki dans "Le Républicain lorrain".
Avec AFP