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Attaque au couteau à Londres, la police évoque un acte "terroriste"

Trois personnes ont été blessées à coups de couteau, samedi soir dans une station du métro de Londres, par un homme qui a été placé en garde à vue après l'attaque. L'unité antiterroriste de la police londonienne mène l'enquête.

La police antiterroriste britannique a annoncé, dimanche 6 décembre, qu'un logement était perquisitionné dans l'est de Londres, ajoutant que l'auteur de l’attaque au couteau commise dans le métro de Londres la veille, un homme de 29 ans, avait été arrêté pour "tentative de meurtre" et se trouvait toujours en garde à vue.

Selon la chaîne de télévision Sky News et le "London Evening Standard", des témoins ont indiqué que l’homme en question avait évoqué la Syrie et "apparemment crié ‘C'est pour la Syrie’". Mais aucun témoin n'était cité. Contactée par l'AFP, la police n'a pas confirmé cette information.

Le bilan de l'attaque commise au niveau des portiques de la station Leytonstone fait état d’un blessé grave au niveau du cou, mais dont les jours ne sont pas en danger, et deux autres blessés légers. "Nous traitons cela comme un acte terroriste", a indiqué le responsable du Commandement antiterroriste (CTC), Richard Walton, dans un communiqué. Il demande à la population de "rester calme mais vigilante".

La station de Leytonston est située sur la Central Line, ligne de métro qui traverse la capitale britannique d'est en ouest, dont une grande partie de la ligne demeurait fermée tôt dimanche dans l'est de Londres, tandis que la station en question était bouclée par la police.

Sur des vidéos amateur de l’attaque, des cris sont entendus alors que le suspect apparaît en train de se quereller avec plusieurs personnes avant de se jeter sur l'une d'entre elles. Certains usagers du métro poursuivent leur route tandis que d'autres s'éloignent précipitamment. Des policiers crient "Lâchez le couteau" et utilisent leur pistolet à impulsion électrique. Touché, le suspect tombe et lâche l'arme. Il est maîtrisé.

l’homme qui a poignardé un autre dans le métro de Londres en criant le faire pour la Syrie, a été arrêté. pic.twitter.com/Qpzeclzik5 #leystone

— CapsuleCorp (@kaillerai) 5 Décembre 2015

"T'es pas musulman mec !"

Un témoin, Michael Garcia, un analyste financier, a dit à la BBC avoir vu "un type, un adulte, étendu sur le sol avec un gars debout près de lui avec un couteau d'environ trois pouces" (7,5 cm). La police a dit avoir été alertée à 19h06 (locales et GMT).

"Selon les informations, le suspect de sexe masculin menaçait des gens avec un couteau", a précisé la police. "Un homme a été arrêté à 19h14 et emmené dans un commissariat de l'est de Londres où il est maintenu en garde à vue", a-t-elle ajouté.

Si la piste terroriste se confirme, il s'agirait vraisemblablement d'une attaque perpétrée par ce que la police et les experts qualifient un "loup solitaire". La police a d'ailleurs exprimé à plusieurs reprises son "inquiétude grandissante" vis-à-vis de ce type d'attaques.

En début de semaine, Peter Neumann, le directeur du Centre international pour l'étude de la radicalisation (ICSR) au King's College déclarait à l'AFP qu'il fallait s'attendre à "davantage d'attaques complexes comme celles de Paris, mais aussi à davantage d'attaques menées par des loups solitaires". Ces dernières sont extrêmement difficiles à parer parce qu'elles nécessitent très peu de préparation.
 

Le niveau de menace terroriste au Royaume-Uni avait été porté en août 2014 à 4 sur une échelle de 5, signifiant qu'un attentat est considéré hautement probable. L’attaque commise samedi soir intervient alors que le Parlement britannique a voté cette semaine l'extension des bombardements à la Syrie contre l’organisation de l’État islamique (EI).

Elle intervient également moins d'un mois après les attentats de Paris, revendiqués par l'EI (130 morts), et trois jours après une fusillade aux États-Unis (14 morts) pour laquelle la piste terroriste est privilégiée.

En mai 2013, un soldat britannique avait été tué dans les mêmes circonstances par deux islamistes radicaux en plein coeur de Londres.

Avec AFP et Reuters