
Au moins 14 personnes ont été tuées mercredi dans une fusillade perpétrée dans un centre de services sociaux de San Bernardino, en Californie. La police a identifié les deux suspects tués, un homme et une femme.
Nouvelle fusillade aux États-Unis. Au moins 14 personnes ont été tuées et 17 autres blessées mercredi 2 décembre dans une fusillade à San Bernardino, en Californie. L'attaque a été perpétrée au Inland Regional Center, un centre de services sociaux chargé du traitement de personnes souffrant de troubles du développement, durant une fête de fin d'année.
Selon la dernière conférence de presse de la police, deux suspects - un homme et une femme -, dans un 4x4 noir, ont été tués par la police lors d'un échange de tirs sur un axe routier. Ils portaient une tenue paramilitaire et étaient équipés de fusils d'assaut, d'armes de poing et peut-être d'explosifs.
L'homme répond au nom de Syed Farook, un citoyen américain de 28 ans, employé de la ville, et il était accompagné d'une jeune femme de 27 ans, Tashfeen Malik, dont la nationalité n'est pas connue, a précisé le chef de la police locale, Jarrod Burguan, lors d'une conférence de presse.

Les personnes visées participaient à une réunion festive des services de santé. Une dispute a alors éclaté, a indiqué le chef de la police, et l'un des convives a quitté les lieux. Il n'a pas précisé si cette personne était impliquée.
Une fusillade différente des autres
On ignore toujours le mobile de l'attaque. "Je sais que l'une des grandes questions qui va revenir est 's'agit-il de terrorisme ?' Mais je ne veux pas encore dire si nous en sommes certains", a déclaré un responsable du FBI, David Bowdich. "Nous agissons en prenant en compte cette possibilité. Nous avons fait certains réajustements dans notre enquête. C'est une possibilité mais nous ne le savons pas encore", a ajouté ce responsable de la police fédérale.
Avec plusieurs auteurs, cette fusillade diffère toutefois d'autres tueries aux États-Unis souvent réalisées par des déséquilibrés solitaires qui atteignent un point de rupture. Les tireurs "avaient préparé leur acte, comme s'ils étaient en mission", a commenté Jarrod Burguan, le chef de la police locale.
À l'entrée du site, les télévisions américaines ont montré des blessés étendus à même la chaussée, leurs vêtements étant découpés sur place pour effectuer les premiers soins.
Des centaines de membres de forces de l'ordre ont été déployés, avec le soutien du FBI. Les télévisions américaines ont ensuite diffusé des images prises d'hélicoptère montrant des agents des forces d'intervention, abrités derrière leurs véhicules, près du 4x4 criblé de balles, un corps reposant à terre non loin. Les policiers, craignant des explosifs, ont approché du véhicule des suspects un engin de déminage et utilisé une perche. Ils ont finalement extrait du véhicule un second corps.
Obama déplore des scènes "sans équivalent"
Le président américain Barack Obama a adressé ses condoléances aux familles de victimes, déplorant des scènes qui se répètent à travers les États-Unis et sont "sans équivalent ailleurs dans le monde". "Il y a des mesures que nous pourrions prendre, non pas pour éliminer toutes ces fusillades, mais pour améliorer les chances qu'elles ne se produisent pas avec une telle fréquence", a-t-il déclaré sur CBS. Gallagher Fenwick, correspondant de France 24 à Washington, observe que les paroles du président "sont peut-être un vœu pieu, car les candidats à la Maison Blanche se déchirent déjà sur la question des armes à feu".
itLa candidate à l'investiture démocrate Hillary Clinton a, de son côté, réagi sur Twitter. "Je refuse d'accepter cela comme normal. Nous devons prendre des mesures contre les violences par armes à feu maintenant", écrit la candidate à l'élection présidentielle.
Le bilan de cette fusillade est le plus lourd depuis le carnage perpétré en décembre 2012 dans l'école de Sandy Hook à Newtown (Connecticut, nord-est), où 26 personnes avaient trouvé la mort, dont 20 enfants de CP.
Cette nouvelle fusillade intervient en outre cinq jours seulement après une tuerie dans un centre de planning familial dans le Colorado qui avait déjà provoqué la colère du président Obama et relancé pour la énième fois le débat sur la réglementation des armes à feu aux États-Unis.
À la date du 27 novembre, les États-Unis ont été le théâtre de 351 fusillades de masse en 2015, soit plus d'une par jour, selon le site Shootingtracker, qui recense tous les incidents de ce type.
Avec Reuters et AFP