
Quelques heures seulement après le vote favorable de la Chambre des communes, la Grande-Bretagne a effectué ses premières frappes aériennes en Syrie contre des positions de l'organisation de l'État islamique.
Des avions de chasse britanniques ont frappé pour la première fois jeudi 3 décembre des positions de l’organisation de l’État islamique (EI) en Syrie. Cette opération a été lancée quelques heures seulement après le feu vert du Parlement.
Quatre Tornado ont décollé dans la nuit de la base d'Akrotiri à Chypre où la RAF dispose de huit appareils de ce type. Ils ont "effectué la première opération offensive au-dessus de la Syrie lors de laquelle ils ont conduit des frappes", a souligné auprès de l’AFP un porte-parole du ministère de la Défense britannique. Ce dernier a également précisé qu'une "installation pétrolière en Syrie à environ 50 kilomètres de la frontière irakienne" avait été ciblée.
Des chasseurs-bombardiers supplémentaires devraient être déployés dans les jours qui viennent, alors que la Grande-Bretagne devient le sixième pays à bombarder l'EI à la fois en Irak et en Syrie.
Le chef de l’État français François Hollande a d’ailleurs salué cette participation. "Le président de la République salue les premières opérations aériennes britanniques sur la Syrie intervenues ce matin immédiatement après le vote obtenu hier soir par une large majorité au parlement", a indiqué l'Elysée dans un communiqué. "Après la décision du Conseil des ministres allemand, qui doit être confirmée par le Bundestag demain, c'est une nouvelle réponse à l'appel à la solidarité des Européens qu'il avait lancé le 16 novembre", poursuit le communiqué.
"La bonne décision pour préserver la sécurité du Royaume-Uni"
Après plus de 10 heures d'un débat passionné, le Parlement britannique a voté, mercredi soir, à une confortable majorité, en faveur de ces frappes aériennes. Les députés britanniques répondaient aux appels des alliés du Royaume-Uni, après les attaques de Paris qui ont fait 130 morts.
Le vote a été acquis par 397 voix pour et 223 voix contre, de nombreux députés travaillistes s'étant joints aux députés conservateurs du Premier ministre David Cameron. Ce dernier a déclaré que les députés avaient pris "la bonne décision pour préserver la sécurité du Royaume-Uni". Son allié, le président américain Barack Obama s'est également félicité la décision prise par la Grande-Bretagne.
Le Parlement britannique avait une première fois rejeté, en 2013, des frappes aériennes contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie, échaudé par les opérations en Afghanistan et en Irak en 2003 lancées sous l'ex-Premier ministre travailliste Tony Blair. "Nous ne sommes pas en 2003. Nous ne devons pas utiliser les erreurs du passé comme excuse à l'indifférence et à l'inaction", a plaidé David Cameron.
De son côté, le leader pacifiste du Labour Jeremy Corbyn, bien qu'opposé aux frappes, avait décidé de ne pas imposer de consigne de vote pour éviter une rébellion ouverte de ses troupes, pouvant perdre au passage son autorité de chef de parti.
La coalition internationale, qui compte une soixantaine de membres, a effectué environ 8 300 raids aériens au-dessus de l’Irak et de la Syrie, dont plus de 80 % ont été assurés par les États-Unis.
Avec AFP et Reuters