
La 21e conférence climatique de l'ONU, qui s'ouvre lundi à Paris, est l'aboutissement d'une mobilisation internationale qui a démarré en 1979. Retour sur un processus entamé il y a plus de 35 ans.
Plus de 150 chefs d'État et de gouvernement sont réunis près de Paris, lundi 30 novembre, pour donner le coup d'envoi de la 21e conférence climatique de l'ONU (COP21). L'enjeu de ce sommet qui se tiendra jusqu'au 11 décembre : un accord historique pour limiter un réchauffement planétaire aux conséquences de plus en plus alarmantes.
Un tel accord serait l'aboutissement d'un processus de plus de 35 ans. Si la première conférence mondiale sur le climat remonte à 1979 à Genève (Suisse), où un Programme de recherche climatologique mondial a été lancé, sous la responsabilité entre autres du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), c’est surtout en 1988 que tout a commencé.
C’est cette année-là qu’est créé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le PNUE, chargé de faire la synthèse des connaissances scientifiques sur le changement climatique. Son premier rapport, publié en 1990, pointe du doigt la responsabilité de l’Homme dans le dérèglement climatique. Il montre en effet que les gaz à effet de serre (GES) liés aux activités humaines augmentent et contribuent au réchauffement climatique. Le GIEC, prix Nobel de la paix en 2007, publiera quatre autres rapports en 1995, 2001, 2007 et 2014.
Renconnaissance officielle du dérèglement climatique en 1992
En 1992, lors du "Sommet de la Terre" organisé à Rio de Janeiro (Brésil), intervient la signature de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui entrera en vigueur en 1994. Ratifiée par 195 pays, elle reconnaît officiellement l’existence du dérèglement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. À cette occasion, un appel est lancé pour une réduction volontaire des émissions de GES.
Cinq ans plus tard, en 1997, est adopté le protocole de Kyoto, qui fixe pour la première fois aux 37 pays les plus développés des engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre de réduire d'ici 2012. Entré en vigueur en février 2005, il ne s'applique pas aux grands émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil. Les États-Unis, à l'époque plus grand pollueur de la planète (dépassés depuis 2006 par la Chine), ont refusé, en 2001, de le ratifier.
En décembre 2009, la conférence de Copenhague (COP15) débouche sur un texte politique négocié in extremis, impliquant la Chine et les États-Unis, mais elle ne permet pas l’adoption d’un nouvel accord mondial. Généralement considérée comme un échec, elle est cependant marquée par l'acceptation par les pays émergents du principe d'engagements en matière de réduction des GES, contre la promesse des pays riches d'octroyer une aide de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Cette COP15 valide aussi l'objectif d'un réchauffement contenu sous 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle à la fin du siècle.
Création d'un Fonds vert
En 2010, l'accord de Cancun (Mexique) pose la création d'un "Fonds vert" pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique. L’année suivante, la conférence de Durban accouche d'un accord qui, pour la première fois, engage légalement les principaux pollueurs de la planète à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
En 2012, la conférence de Doha (Qatar) prend acte de l’engagement de plusieurs pays industrialisés dans une seconde période d’engagement du protocole de Kyoto, jusqu’en 2020. Mais cet accord est affaibli par le retrait de la Russie, du Japon et du Canada. De fait, les signataires ne représentent plus que 15 % des émissions mondiales à effet de serre.
La COP20, organisée à Lima (Pérou) en 2014, voit l'Union européenne adopter son "paquet énergie-climat", qui prévoit une réduction de 40 % de ses émissions de GES à l'horizon 2030 par rapport à 1990.