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Moscou rétablit un visa obligatoire pour les Turcs se rendant en Russie

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a annoncé vendredi le rétablissement des visas pour les Turcs. La tension ne cesse de grimper entre les deux pays depuis que l'armée turque a abattu un avion russe le 24 novembre.

C’est une nouvelle étape dans l’escalade des représailles de Moscou contre Ankara. Trois jours après la destruction d'un chasseur-bombardier russe par des avions turcs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, a annoncé vendredi 27 novembre le rétablissement des visas pour les Turcs.

"Nous estimons que les autorités turques ont dépassé les limites de ce qui est acceptable et risquent de placer la Turquie dans une position très difficile en terme d'intérêts nationaux à long terme", a déclaré le ministre.

Alors que les tours opérateurs russes sont déjà incités à ne plus vendre de voyages vers la Turquie, le gouvernement russe a réitéré ses menaces de représailles économiques. Le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Sergueï Narichkine, a en outre déclaré que le Kremlin avait aussi le "droit à une riposte militaire".

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Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son souhait de rencontrer Vladimir Poutine, en marge de l’ouverture de la conférence de Paris sur le climat mais le chef de l’État russe a décliné cette offre. Le Kremlin a fait savoir qu'il n'était pas question pour Poutine de rencontrer Erdogan, tant qu'Ankara ne présenterait pas d'excuses pour l'incident aérien. Erdogan a téléphoné à Poutine sept ou huit heures après l'incident, a confirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Jusqu'à maintenant, Monsieur Poutine n'a toujours pas répondu à mon appel", a regretté le président turc.

Position ambiguë

Pour tenter d'apaiser la situation, le président turc a déclaré vendredi qu’il ne souhaitait pas nuire aux relations avec la Russie mais il n'a guère contribué à calmer les esprits en demandant à la Russie de "ne pas jouer avec le feu".

Par ailleurs, Erdogan a vivement critiqué les propos tenus par Vladimir Poutine, qui l'a accusé de fermer les yeux sur le trafic de pétrole en provenance de zones contrôlées par l'organisation de l’État islamique (EI).

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan assisteront lundi à Paris à l'ouverture de la COP21, la conférence internationale sur le climat. D’ici là, les autorités turques assurent faire le maximum pour résoudre le contentieux. Dans une tribune publiée vendredi par le quotidien britannique "The Times", le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu promet qu'Ankara œuvrera avec la Russie et ses alliés pour désamorcer la crise.

Avec AFP et Reuters