A la Une de la presse française, ce matin, la campagne pour les régionales, et ce sondage du Parisien, qui affirme que «les attentats dopent le FN».

La campagne reprend ses droits, et avec elle, la cohorte des sondages. «Alors que le Front national gagne des intentions de vote un peu partout dans le pays, notre enquête révèle qu’en Ile de France aussi sa liste progresse, au point de faire jeu égal avec le PS», annonce le Parisien, qui précise que la liste des Républicains reste toutefois largement en tête des intentions de vote. «(Notre enquête), explique le sondeur, montre que la lutte contre le terrorisme est devenue, de très loin, la préoccupation numéro un des Franciliens – or sur ce terrain, la sécurité est structurellement plus favorable à al droite, et surtout à l’extrême-droite qu’à la gauche». Nicolas Sarkozy poursuit, lui, son offensive contre le gouvernement sur ce terrain. Dans un discours prononcé hier en Alsace, le patron des Républicains a «célébré les valeurs de la France de toujours», «déploré l’affaissement de la République» et «dénoncé des décennies de renoncement», d’après le Figaro. Une façon de couper l’herbe sous le pied du FN? Que nenni, répond le journal, qui préfère évoquer un «retour aux fondamentaux du sarkozysme», «l’identité nationale, les frontières, les racines chrétiennes du pays, et la dénonciation des conformismes qui façonnent l’opinion depuis 40 ans» - «depuis 40 ans, y compris sous son quinquennat», sous-titre le Figaro, qui prévient «qu’affronter ce hiatus reste le premier défi de Sarkozy». Quant au sondage du Parisien, une autre enquête semble  le contredire. D’après un sondage du Figaro, les attentats n’auraient «pas bouleversé la donne politique».

A la Une, également, les suites de l’enquête sur les attentats de Paris. «Pourquoi on les a ratés». Libération tente de comprendre pourquoi les services de renseignement ne sont pas parvenus à neutraliser les terroristes - des individus pourtant fichés, suivis, pour la plupart d’entre eux. Libé demande à ce que l’Etat fasse preuve de «transparence, pour évaluer le naufrage du 13 Novembre», prévenant que «le déni ne fera pas reculer la menace». Les autorités en font-elles trop après ne pas avoir fait assez? Le Parisien rappelle que les assignations à résidence se sont multipliées depuis les attentats, au point que plusieurs contestations ont commencé à apparaître. Chef d’équipe Air France à Roissy, un poste sensible, Rachid est bloqué chez lui depuis le 15 novembre et dit ne pas comprendre ce qui lui arrive. Les raisons de son assignation, consignées dans un arrêt préfectoral: «il est considéré comme très radical et s’est publiquement félicité des actes terroristes du 7 janvier 2015». Son avocat dénonce un «abus de l’état d’urgence» et un «manque de discernement». La préfecture envisagerait de lever cette assignation.

La réponse sécuritaire du gouvernement fait débat, sa décision d’intensifier les frappes en Syrie aussi. Dans une tribune publiée par Libération, Dominique de Villepin écrit qu’accepter la guerre, en c’est accepter la fuite en avant. Daech, explique-t-il, cherche à créer les conditions d’un conflit généralisé, et répondre par les armes équivaut à éteindre un incendie au lance-flammes.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.