Véritable baromètre de l'activité économique américaine, General Electric a de nouveau revu à la baisse ses prévisions de résultats pour 2008. Et annoncé de futures restructurations destinées à juguler les effets de la crise.
AFP - General Electric, considéré comme un baromètre de l'économie américaine en raison de la diversité de ses activités, a de nouveau revu à la baisse ses prévisions de résultats pour 2008, sous l'effet d'une rapide dégradation de la rentabilité de ses activités financières.
"Même dans un climat économique difficile, nous nous attendons à ce que la société gagne plus de 18 milliards de dollars en 2008", a déclaré mardi le directeur financier Keith Sherin.
Le conglomérat, dont les activités vont des réacteurs d'avions aux médias, en passant par les ampoules et le matériel médical, tablait jusqu'ici sur un bénéfice net compris entre 19,5 et 21 milliards de dollars.
Le groupe, qui espérait initialement jusqu'à 23 milliards de profits, avait effectué une première révision à la baisse en septembre, en pleine tempête financière.
Entre-temps, GE a renforcé ses fonds propres en levant 15 milliards de dollars, dont trois milliards auprès de l'investisseur Warren Buffett.
Après avoir déjà enregistré un bénéfice net en recul de 23% au troisième trimestre, GE a annoncé que son bénéfice par action se situerait dans le bas de sa fourchette de prévisions, entre 50 et 52 cents, au quatrième trimestre.
Cette estimation est conforme aux attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur 51 cents. Mais on est là très loin du maximum de 65 cents encore envisagé par le groupe le mois dernier.
Mais le conglomérat a aussi annoncé qu'il prenait des mesures pour mieux résister à la conjoncture, avec une restructuration d'un coût estimé entre 1 et 1,4 milliard de dollars. La direction s'est refusée à chiffrer d'éventuelles réductions d'effectifs qui pourraient accompagner les mesures d'austérité.
Le plus grand effort de restructuration concernera l'activité financière, GE Capital, qui avait vu son bénéfice fondre de 33% au troisième trimestre.
"Nous travaillons dans un climat extrêmement difficile, mais nous faisons mieux que nos concurrents et nous avons des activités solides pour bâtir une croissance à long terme", a souligné M. Sherin.
GE Capital table sur un bénéfice annuel limité à 5 milliards de dollars pour 2009, avant de retrouver "une croissance à deux chiffres" en 2010.
Ces annonces, qui précèdent de deux semaines un bilan de santé global du conglomérat, font suite à des informations de presse sur une prochaine réorganisation de GE Capital, qui à l'image d'autres institutions va bénéficier du plan gouvernemental de stabilisation du système financier.
Lors d'une téléconférence, les responsables de GE et GE Capital ont vanté leur exposition relativement faible, par rapport à certains concurrents, aux actifs les plus toxiques, et promis une restructuration qui déboucherait sur une société "plus petite, plus forte et plus sûre".
Ces annonces ont été accueillies avec enthousiasme à la Bourse de New York, où vers 16h30 GMT le titre GE gagnait 9,3% à 16,92 dollars.