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Bombardement de l'hôpital de MSF à Kunduz : une "erreur humaine tragique"

Un général américain a présenté, mercredi, les conclusions de l'enquête du Pentagone sur le bombardement d'un hopital de MSF à Kunduz, en Afghanistan, le 3 octobre. Il a déploré une "erreur humaine tragique".

Le bombardement d’un hôpital de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, était une "erreur humaine tragique", a conclu une enquête menée par les États-Unis et publiée mercredi 25 novembre.

"C’est une erreur tragique. Jamais les forces américaines n’auraient intentionnellement visé un hôpital ou toute autre installation protégée", a déclaré lors d’une conférence de presse le général John Campbell, commandant des forces américaines et de l’Otan en Afghanistan (Isaf).

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L'hôpital a été "confondu" avec une autre cible contrôlée par les Taliban, a-t-il expliqué avant d’indiquer que des sanctions seraient prises. Les activités des personnes les plus étroitement liées à cet incident ont d'ailleurs été suspendues, a déclaré John Campbell.

Vingt-deux morts

Le 3 octobre, un bombardement de l’armée américaine, qui appuyait alors l’armée afghane dans sa reprise de Kunduz, a tué 22 personnes dont 12 membres de l’ONG.

L’armée américaine a par ailleurs confirmé que MSF l’avait contactée 12 minutes après le début de la frappe pour la prévenir qu’elle était attaquée. Le général Wilson Shoffner, responsable adjoint de la communication de l’Isaf, a dit que les bombardements avaient cessé avant que l’armée américaine ne réalise son erreur.

"Les personnes ayant déclenché le raid et ceux qui l'ont exécuté depuis le ciel n'ont pas pris les mesures appropriées pour vérifier que cet endroit était une cible légitime" selon l'enquête américaine.

"Effarant catalogue d'erreurs"

MSF a vertement critiqué ce rapport, le qualifiant "d'effarant catalogue d'erreurs". L'ONG a aussi critiqué la "négligence grossière" des troupes américaines, selon les termes de Christopher Stokes, le directeur général de MSF.

L'ONG, qui réfute catégoriquement le terme d'"erreur", a exigé une enquête internationale indépendante sur les faits, qui font déjà l'objet de trois investigations : celle du Pentagone donc, de l'Otan, et des forces afghanes.

Avec AFP