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Abaaoud et un complice projetaient de faire un attentat à La Défense "le 18 ou 19 novembre"

Le procureur de Paris, François Molins, a révélé mardi que le terroriste Abdelhamid Abaaoud - abattu à Saint-Denis - projetait de se faire exploser à La Défense, "le 18 ou 19 novembre", avec un complice. Le point sur les avancées de l'enquête.

Onze jours après les attentats de Paris, le procureur de la République de Paris François Molins a fait le point sur les dernières avancées de l’enquête, mardi 24 novembre. Selon lui, Abdelhamid Abaaoud, l'un des terroristes abattus à Saint-Denis mercredi, projetait de faire un attentat à La Défense, "le 18 ou 19 novembre", avec un complice.

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Les investigations téléphoniques menées au soir des attentats ont par ailleurs permis de déterminer qu'Abdelhamid Abaaoud avait été en contact avec Bilal Hadfi, l'un des kamikazes du Stade de France, et qu'il était "revenu sur les scènes de crime après les attentats", alors que les policiers étaient encore en train d'intervenir dans la salle de spectacle du Bataclan, a ajouté le magistrat. Sa présence a été avérée dans les Xe, XIe et XIIe arrondissement de Paris après les attaques, "entre 22 h 28 et 00 h 28".

Salah Abdelslam projetait-il un attentat dans le XVIIIe ?

Le procureur a déclaré qu’un mandat d’arrêt international avait été lancé contre un Belgo-Marocain, vu en compagnie de Salah Adbeslam, l'un des acteurs des attentats de Paris, toujours en vie et en fuite. Ce Belgo-Marocain, dont l’identité a été révélée par les autorités belges mais pas par Paris, a été vu le 11 novembre dans l’Oise et "le 12 novembre vers 3 h du matin" avec Salah Abdelslam.

Ce dernier a par ailleurs acheté une puce téléphonique rue Doudeauville, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, pour passer des appels en Belgique. Selon le procureur, il devait sans doute commettre un attentat dans le secteur. Une voiture, louée par Salah Abdeslam et immatriculée en Belgique, avait été retrouvée mardi matin, place Albert Kahn.

On en sait aussi un peu plus sur Hasna Aït Boulahcen, la cousine d’Abaaoud, morte dans l'appartement de Saint-Denis, rue du Corbillon, pris d'assaut par les policiers mercredi matin. Cette dernière est décédée par asphyxie après l’explosion du kamikaze – non identifié – dans l’appartement. Tout porte à croire que la jeune fille était au courant de l'implication de son cousin dans les attentats du 13 novembre et qu'elle a "favorisé son repli et sa fuite". Elle a retrouvé Abaaoud et un complice le 17 novembre "alors que ces derniers étaient cachés derrière un buisson", à Aubervilliers.

Jawad Bendaoud, le logeur d'Abaaoud, incarcéré

Le parquet a également incarcéré Jawad Bendaoud, le logeur présumé d'Abdelhamid Abaaoud, à l'issue de six jours de garde à vue. Il avait été arrêté le 18 novembre dans la rue, à proximité immédiate de l'appartement de Saint-Denis.

Jawad Bendaoud a lui-même accueilli les terroristes le 17 novembre vers 22 h 45, a précisé François Molins. "Il ne pouvait douter [...] qu'il prenait part en connaissance de cause à une organisation terroriste", a précisé le procureur de Paris.

Autre élément accablant : il apparaît en lien "avant et après les attentats avec une ligne téléphonique belge, elle-même en contact avec une ligne utilisée par les terroristes".

En Belgique, un cinquième individu placé sous mandat d'arrêt

Par ailleurs, en Belgique, le magistrat instructeur spécialisé en matière de terrorisme a décidé de "placer un [cinquième] individu sous mandat d'arrêt du chef de participation aux activités d'un groupe terroriste et d'assassinats terroristes", a précisé le parquet fédéral belge, sans divulguer son identité.

Vendredi 13 novembre, 130 personnes ont été tuées et plus de 350 blessées dans les attentats qui ont visé le Bataclan, des terrasses de bars et restaurants à Paris, ainsi que les abords du Stade de France à Saint-Denis.

>> À voir sur France 24 : Infographie : où en est l'enquête sur les attentats du 13 novembre ?

Le Premier ministre Manuel Valls a affirmé mardi soir sur Canal + que 20 000 personnes faisaient l'objet d'une fiche dite "S" de renseignement en France dont "10 500" pour leur "appartenance ou leur lien avec la mouvance islamique".

Avec AFP