Alors que François Hollande tente d'intensifier les frappes de la coalition internationale contre l'EI, le chef des armées françaises Pierre de Villiers prévient, dans le "JDD", que la guerre contre les jihadistes sera longue.
La guerre lancée contre l'organisation de l’État islamique ne sera pas gagnée "à court terme" sur le plan militaire, prévient le chef d'état-major des armées françaises, Pierre de Villiers, dans un entretien au "Journal du Dimanche", ajoutant que ce conflit "sera réglé par la voie diplomatique et politique".
Alors que la France a intensifié ses frappes contre l'EI au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis, François Hollande va entamer lundi une série de rendez-vous diplomatiques pour renforcer la coalition internationale.
Mais si celle-ci peut produire des effets, Pierre de Villiers estime que la solution ne saurait être uniquement armée et qu'il faudra du temps pour, ainsi que l'a dit le président français, "détruire" l'EI.
"Il n'y aura pas de victoire militaire contre Daech à court terme", dit-il au "JDD". "Nous les militaires, nous sommes habitués au temps long. Mais nos sociétés vivent dans le temps court et veulent des résultats tout de suite. En Syrie et en Irak, nous sommes au cœur de ce paradoxe." "Tout le monde sait au final que ce conflit sera réglé par la voie diplomatique et politique", ajoute-t-il.
"Je pense très franchement que nous leur avons fait sérieusement mal"
François Hollande sera à Moscou jeudi pour y voir son homologue Vladimir Poutine, après avoir rendu visite mardi au président américain Barack Obama. Il recevra lundi et mercredi les chefs de gouvernement britannique David Cameron et allemand Angela Merkel.
Ces contacts visent à intensifier un combat dans lequel la Turquie doit jouer un rôle plus grand, selon Pierre de Villiers, qui semble suggérer de remettre à plus tard les considérations purement diplomatiques, voire sur l'avenir de Bachar al-Assad.
"Nous sommes en guerre contre un terrorisme abject d'une violence inouïe. Tout le reste passe après", dit-il.
La France, elle, a davantage frappé en Syrie depuis une semaine, visant des jihadistes francophones et six centres de commandement ou camps d'entraînement, sur lesquels une soixantaine de bombes ont été larguées en trois jours.
"Je pense très franchement que nous leur avons fait sérieusement mal", dit le général Pierre de Villiers.
Avec Reuters