Plus de 10 000 personnes ont marché "pour les libertés, la paix, contre la barbarie et les amalgames", samedi à Toulouse, une semaine après les attentats meurtriers de Paris. Des manifestations ont également été organisées à Nantes et Saint-Nazaire.
Dix mille personnes selon la police, 16 000 selon les organisateurs, ont marché samedi 21 novembre à Toulouse "contre la barbarie et les amalgames", une semaine après les attentats de Paris.
Les manifestants ont bravé un vent glacial pour défiler à l'appel de syndicats et associations, dont la CGT et la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Le cortège, qui a longé le centre-ville, a progressé dans un silence quasi absolu, à l'exception d'une Marseillaise très peu reprise par la foule. "C'est un silence de recueillement, mais aussi de détermination", a déclaré Bernard Dedeban, secrétaire général pour la Haute-Garonne du syndicat FSU, à l'origine de la marche avec la CGT, Solidaires et la LDH. "Cette marche est là pour essayer de faire face à la peur légitime, avec la dignité requise", a-t-il ajouté.
Parmi les manifestants marchaient notamment le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (Les Républicains), le président sortant du conseil régional Midi-Pyrénées Martin Malvy (PS) et les candidats à sa succession Carole Delga (PS), Dominique Reynié (LR) et Gérard Onesta (EELV).
Toulouse : +10 000 personnes défilent en réponse aux #AttentatsParis https://t.co/NiqoxaHjuT pic.twitter.com/STj0AClhHq
— Erwann Gaucher (@egaucher) 21 Novembre 2015Une marche apolitique ?
La marche se voulait apolitique, mais plusieurs personnes ont quitté le cortège en dénonçant la récupération d'un mouvement de la société civile, dénonçant notamment la présence d'une banderole "contre l'état d'urgence", qui n'était pas signée. "On ne peut jamais être complètement apolitique. Nous avons fait en sorte qu'il n'y ait pas de responsables politiques en tête du cortège", a estimé Bernard Dedeban du syndicat FSU.
Le cortège ne comportait aucune banderole ni drapeaux de partis ou syndicats. Seuls des autocollants CGT, Solidaires ou PCF recouvraient les poitrines de plusieurs manifestants. La banderole de tête, "pour les libertés et la paix, contre la barbarie et les amalgames", ne portait pas non plus d'appartenance politique ou syndicale.
Toujours une marche silencieuse. On entend seulement l'hélico de la gendarmerie qui l'a survole. #Toulouse #LT pic.twitter.com/LrRg97nKe4
— Fabrice VALERY (@FabValery) 21 Novembre 2015Plusieurs marches silencieuses dans des villes de province
Sur une camionnette des syndicats, on pouvait lire la célèbre citation de Jacques Prévert : "Quelle connerie la guerre !". D'autres Toulousains brandissaient des pancartes proclamant: "Extrémiste n'est pas musulman", "Liberté, égalité, fraternité" ou encore "Personne ne peut être en paix tant qu'il n'est pas libre".
Au milieu de la foule, Lisa, 8 ans, brandissait un petit panneau "Liberté". "Être libre, c'est pouvoir danser, faire du théâtre, aller au cinéma, sans se faire attaquer", raconte-t-elle, aux côtés de sa mère Isabelle Gauthier, 41 ans, qui dit défiler "pour la liberté de chacun".
La mobilisation toulousaine n'était pas comparable à celle du samedi 10 janvier, qui avait suivi les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Ce rassemblement-là avait réuni plus de 100 000 personnes dans la Ville rose.
Samedi, d'autres manifestations, de moindre importance que le rassemblement toulousain, ont été organisées en France, notamment à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) où une marche silencieuse a réuni 5 000 personnes, selon la police.
À Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), environ 2 200 personnes, selon la police, ont défilé lors d'une marche de "Résistance républicaine", à l'appel de trois élus LR de la majorité municipale. Et à Nantes, jusqu'à 2 000 personnes, selon la police, ont marché autour d'une banderole disant "Vivre ensemble libres, égaux et solidaires", dont la maire Johanna Rolland (PS).
Avec AFP