logo

Attaques à Paris : retour sur un raid de sept heures à Saint-Denis

La police a interpellé sept personnes à l'issue d'une opération, mercredi, à Saint-Denis, au nord de Paris. Deux autres ont été tuées. Ce raid avait pour but de retrouver Abdelhamid Abaaoud, suspecté d'avoir organisé les attentats de Paris.

Sept heures. Les forces d'intervention du RAID et de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont mené une opération de grande ampleur à Saint-Denis dans le nord de Paris, mercredi 19 novembre. Cet assaut, effectué dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris de vendredi, a permis d'interpeller sept personnes et entraîné la mort de deux autres.

Lorsque les policiers du RAID ont lancé l'attaque à 4 h 20 contre un appartement de Saint-Denis, ils espèraient y trouver Abdelhamid Abaaoud, un jihadiste belge suspecté d'avoir participé à l'organisation des attentats. Ils sont alors acceuillis par des tirs nourris venus de l'interieur de l'immeuble, qui se trouve à quelques centaines de mètres du Stade de France.

"Projectiles et grenades"

Les échanges de coups de feu se sont poursuivis une bonne partie de la matinée. Deux personnes visées par l'opération des forces de l'ordre ont trouvé la mort durant le raid. Une femme s'est suicidée en déclenchant la charge explosive qu'elle portait sur elle et le corps d'un homme a été "retrouvé à l'issue de l'opération, atteint par des projectiles et des grenades", a indiqué le procureur de la République François Molins.

Trois suspects qui se trouvaient dans l'appartement ont été interpellés et aussitôt placés en garde à vue, tandis que deux personnes ont été interpellées "alors qu'elles étaient en train de se cacher dans les gravats", a précisé le procureur.

Enfin deux autres personnes ont été arrêtées à proximité et placées en garde à vue. Il s'agit d'un homme qui a indiqué avoir hébergé deux personnes "qui venaient de Belgique", à la demande d'un ami, et d'une de ses connaissances.

Téléphone du Bataclan

Côté policier, cinq membres du RAID ont été blessés et une chienne d'assaut nommée Diesel, a trouvé la mort. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a félicité les forces de l'ordre, "110 en tout", qui ont "essuyé le feu pendant de nombreuses heures dans des conditions qu'ils n'avaient jusqu'à présent jamais rencontrées".

L'opération a été décidée après l'analyse d'indices obtenus "par la téléphonie, la surveillance et des témoignages", a souligné François Molins. La découverte d'un téléphone à proximité du Bataclan ayant appartenu à l'un des kamikazes a joué un rôle important dans les derniers développements de l'enquête, assure "Le Monde". L'analyse des données de géolocalisation de ce téléphone a permis aux enquêteurs de mieux comprendre le parcours des terroristes avant les attentats.

Les identités des personnes tuées ou interpellées n'ont pas été révélées par les autorités. La présence d'Abdelhamid Abaaoud sur les lieux n'a pas, non plus, été confirmée. Il n'est même pas établi que ce jihadiste ait séjourné dans l'appartement de Saint-Denis. Le procureur a précisé qu'il tiendrait une conférence de presse en fin d'après-midi, mercredi, pour donner des détails sur l'opération.

Avec AFP