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"La guerre telle que nous ne la connaissions pas"

Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 16 novembre, la réaction de la presse étrangère à la riposte de la France, après les attentats de vendredi dernier, à Paris.

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La riposte de la France aux attentats de vendredi est à la une, ce matin, de la presse internationale.
"La France poursuit son enquête et bombarde Raqqa", titre le quotidien libanais "L’Orient-Le Jour", qui rapporte que les enquêteurs traquent toujours sans relâche lundi matin le moindre indice, alors que dix chasseurs-bombardiers français ont largué hier 20 bombes sur le fief syrien de l'organisation de l'État islamique (EI). Les attaques de vendredi étaient "extrêmement coordonnées", souligne "USA Today", en évoquant la façon dont les terroristes, répartis en trois groupes, ont opéré.

Un des tueurs présumés, Salah Abdeslam, est toujours en fuite et activement recherché, après avoir été exfiltré en Belgique, d’après le quotidien belge "Le Soir", qui s’inquiète de voir Bruxelles devenue "le carrefour des djihadistes". Le fait qu’au moins un des assaillants soit parvenu à prendre la fuite inquiète et fait redouter de nouvelles attaques, constate "The Independent", tandis que "The Guardian" a choisi de montrer le visage de ceux "qui ont été tués au nom impitoyable du terrorisme", les 129 personnes qui ont perdu la vie vendredi soir. Parmi eux, un visage que nous, à France 24, connaissions bien, celui de notre collègue, Mathieu Hoche, assassiné au Bataclan.

Depuis vendredi, François Hollande martèle qu’il entend mener une guerre "impitoyable" contre le terrorisme, une fermeté qu’approuve une partie de la presse étrangère.  "C’est la guerre", écrit "The Independent", qui précise qu’il ne s’agit toutefois pas de la guerre "telle que nous la connaissons", mais d’une guerre "contre un ennemi mortellement moderne" - "contrairement à ce qui s’est passé au cours de la Seconde Guerre mondiale, il n’y a pas de sirènes, pas d’abris antiaériens, juste une peur nue qui naît du fait que les attaques peuvent survenir de n’importe où, à n’importe quel moment, et que leurs auteurs ont la volonté de mourir pour devenir des 'martyrs'". "La France est ciblée de façon disproportionnée, mais tous les pays impliqués dans la lutte antiterroriste sont à présent concernés. Une réponse coordonnée, déterminée et internationale est impérative".

"The Guardian", lui, met en garde contre les rhétoriques guerrières : "Si les attaques de vendredi constituent bien une déclaration de guerre de la part de l'organisation de l'EI, lui retourner le compliment c’est lui faire trop d’honneur". Le journal "implore" tous les gouvernements concernés de saisir le moment pour élaborer un plan commun, "au nom de la Syrie, au nom des innocents morts vendredi à Paris, et au nom, aussi, de notre avenir collectif".

"The Washington Post" évoque le "piège" tendu par les jihadistes aux Européens, rappelant que l’EI n’a jamais fait mystère de sa stratégie en Europe - une stratégie "explicite" consistant à antagoniser les sociétés européennes, où vivent 44 millions de musulmans, que le groupe cherche à acculer à ce dilemme : soutenir le terrorisme, ou soutenir les gouvernements. Un dilemme auquel contribuerait l’ascension de l’extrême droite. Face à l'EI, les Européens, eux, sont partagés.

D’après "L’Opinion", la ligne Fabius "ni Daech, ni Assad" serait entrée dans une "zone de turbulences", de plus en plus contestée par cette ligne rivale : "N’oublions pas qu’au moment de combattre Hitler, il a fallu s’allier avec Staline".

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